Politique

Chami, Tolaimat, Benatik.. : Regards presque croisés sur l’avenir de l’USFP

Plusieurs dirigeants de l’Union socialiste des Forces Populaires (USFP) ont tenté de faire le diagnostic du parti et dessiner les traits d’un futur projet commun en vue de restaurer son prestige et son leadership. Des idées lancées, le week end dernier, dans le débat public lors d’un colloque de la Fondation Abderrahim Bouâabid à la veille d’un congrès national controversé.

Ahmed Reda Chami a ainsi estimé que l’USFP doit porter les idées de progrès notamment par rapport au rôle des femmes, aux libertés et à la lutte écologique. Le président du CES a appelé à une refonte des références idéologique du parti suggérant, à ce égard, de mettre en place une charte de valeurs qui servirait de boussole dans « les moments et les situations difficiles pour nous protéger des ingérences extérieures et renforcer l’indépendance des décisions du parti ».

Pour Ahmed Reda Chami, les réformes devraient, notamment, « limiter les mandats du premier secrétaire du parti afin de ne pas cumuler les fonctions de premier secrétaire et de ministre ».

Hasna Abou Zeid, ex parlementaire et candidate au poste de première secrétaire a, de son côté, indiqué que l’USFP participe depuis plusieurs années à « une sorte de démocratie locale de façade » estimant que le parti n’a pas encore retrouvé sa bonne santé depuis la mort de son fondateur Abderrahim Bouâabid, il y a 30 ans.

Elle a fortement critiqué « l’opportunisme » régnant au sein du parti. Un comportement « qui n’est plus rejeté et isolé » et qui est devenu « un modèle intégré de l’exercice de l’autorité à l’intérieur du parti impactant grandement son rendement et son image ».

Abu Zeid a conclu que l’avenir de l’USFP dépendra de sa capacité à formuler une nouvelle conception de la lutte de l’intérieur des institutions. « Toutes les réponses que nous avons apportées durant plusieurs années, a t – elle souligné, sont aujourd’hui incapables de répondre à des questions devenues encore plus difficiles ».

De son côté, Abdeljalil Tolaimat a présenté quatre propositions pour restaurer le prestige et le leadership du parti.

Sur le plan idéologique, il a appelé à reconsidérer l’idée socialiste en tant que référence de l’identité du parti et à ne pas se contenter « d’un discours ambigu sur la modernité ». Selon lui, le socialisme lié à la démocratie reste l’horizon à atteindre. Il s’agit d’un enjeu vital pour la reconstruction et l’unification de l’USFP.

Tolaimat a incité à réhabiliter la lutte démocratique et l’approfondissement des réformes politiques, économiques et sociales à travers une interprétation démocratique de la constitution de 2011.

Parmi ses propositions figure également la question sociale « centrale », selon lui, qui a été marginalisée dans les programmes du parti amenant ce dernier à vivre « à l’écart du mouvement social ». Tolaimat a souligné, à cet égard, l’importance de revoir l’action syndicale.

Pour sa part, Hassan Nejmi, l’un des intellectuels du parti, a déclaré que l’USFP « a pris ses distances par rapport aux revendications des jeunes, des étudiants, et des femmes ainsi qu’avec des appels de Marocains venus de nombreuses régions ». Selon lui, l’USFP s’est éloigné du domaine culturel devenant pratiquement « un parti en dehors de la gauche ».

Pour Hassan Nejmi, le parti a échoué à encadrer et à former les électeurs. « c’est un parti absent qui n’est plus un outil d’expression démocratique » a t – il ajouté.

Afin de remédier à cette situation, il a lancé un appel à « un nouveau contrat Ittihadi sérieux, ayant une profondeur intellectuelle et un sens de l’autocritique pour surmonter la déviation actuelle que vit le parti ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *