Culture

La création artistique marocaine brille de mille feux à Londres

C’est avec les yeux de Chimène que les visiteurs de la  »1-54 Contemporary African Art Fair’’ de Londres ont admiré les créations présentées par les galeries marocaines « L’Atelier 21 » et « Loft Art Gallery », à l’occasion de la 10è édition de cet événement incontournable, organisé du 13 au 16 octobre 2022 à la Somerset House.

Pour l’édition 2022 de cette foire internationale, dédiée à la création artistique du continent africain, L’Atelier 21 a présenté des œuvres de M’barek Bouhchichi et Hassan Hajjaj, deux artistes qui explorent les possibilités de la figuration, chacun à travers un support et un univers plastique différent.

Le travail de M’barek Bouhchich repose sur la représentation et la perception du corps noir dans la société marocaine. Le corps constitue un thème aux ramifications multiples dans l’œuvre de l’artiste. Moulé, sculpté, dessiné, peint, il est mis en exergue à travers un kaléidoscope de signes, de fragments et d’images, qui donnent à voir le multiple ou l’éclaté.

Ils renvoient au morcellement du corps humain et à l’éclatement de la perception, assignant donc au regardant la responsabilité de reconstituer les nombreuses significations imaginaires et symboliques de l’image du corps éclaté, ou de s’égarer dans l’opacité d’une telle fragmentation.

L’art de Bouhchichi offre l’une des expériences plastiques les plus intéressantes et les plus contemporaines au Maroc. Il apporte la preuve que le beau surgit férocement quand l’artiste fait peau avec ses œuvres.

Pour sa part, le travail de Hassan Hajjaj est une forme de célébration de la culture visuelle populaire du souk, un espace social, symbole d’interaction et d’échange. L’artiste emprunte à la culture marocaine, utilise des stéréotypes picturaux tels que les images de marques avec leurs logos cultes.

C’est avec audace qu’il assemble et oppose éléments orientaux et occidentaux, pour créer un univers riche et universel. Le soin qu’apporte Hassan Hajjaj à l’encadrement de ses photos rappelle le degré de finition dans la répétition des motifs de l’art décoratif islamique.

Il cherche à séduire le spectateur tout en le confrontant aux croyances et aux valeurs propres à sa culture. Ses œuvres multicouches fusionnent la culture nord-africaine traditionnelle et contemporaine avec l’imagerie et l’iconographie occidentales familières, par le biais de l’appropriation et de l’adaptation.

En exposant ces artistes aux parcours diversifiés, la galerie souhaite mettre en lumière les nombreuses possibilités d’expression qu’offre la nouvelle figuration sur la scène artistique africaine.

De son côté, la Loft Art Gallery a également pris part à cet événement avec des créations d’Amina Agueznay qui mélange l’architecture, le textile et les éléments naturels pour reproduire des morceaux de paysage local.

Les œuvres de la designer puisent leur inspiration d’un voyage effectué à l’invitation de l’architecte Salima Naji dans un village du sud du Maroc. À travers son travail, elle tente de reproduire la beauté et la singularité des paysages du sud du Royaume.

Pour Touria El Glaoui, directrice fondatrice de ‘’1-54’’, cette 10è édition est un jalon important qui « nous a donné la possibilité d’organiser une plus grande foire en occupant plus d’espace à Somerset House, avec une installation spéciale dans la cour et une performance de la talentueuse artiste Grada Kilomba ».

« Nous sommes ravis de célébrer cet anniversaire de 1-54 Londres avec Somerset House, où nous avons exposé depuis notre création en 2013 « , a-t-elle ajouté.

Avec des éditions annuelles à Londres, Marrakech, New York et Paris, ‘’1-54’’ est la principale foire d’art internationale dédiée à l’art contemporain d’Afrique et de sa diaspora. Faisant référence aux 54 pays qui constituent le continent africain, 1-54 est une plateforme durable et dynamique qui s’engage dans le dialogue et l’échange contemporains.

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