Culture

Le théâtre arabe: questionnements conjoncturels et horizons différents

De nouveau, les professionnels du théâtre se réunissent en terre marocaine, mus par l’envie de contribuer à un avenir meilleur du « père des arts » tant au niveau de l’écriture qu’à l’échelle de la théorisation, de la critique et de la pratique, le but étant d’insuffler une nouvelle vie à un théâtre qui soit en harmonie avec le quotidien arabe.

Durant cette rencontre, tenue dans le cadre du 13e Festival du théâtre arabe qu’abrite Casablanca, les amoureux du théâtre, dignes héritiers de Taoufiq Al Hakim, de Taieb Seddiki et d’autres créateurs de bonheur sur la scène, se retrouvent face à de nouvelles questions, corollaires notamment de la pandémie, d’où la singularité l’actuelle édition.

À cet égard, le metteur en scène irakien, Jawad al Assadi s’est demandé, dans sa Lettre de la Journée arabe du théâtre, si un rêve existe qui pourrait porter le théâtre arabe, et faire de 2023 une « année du théâtre », où les mordus de cette création artistique se bousculent devant les guichets.

Par ces questionnements, Al Assadi évoquait les déboires des professionnels du théâtre, dans l’espoir d’y trouver des réponses, ou une issue du marasme que connaît le secteur.

D’autres questions ont été soulevées par un parterre de professionnels honorés à cette occasion, dont Mohamed Belhissi, qui a souligné la nécessité de “re-distribuer les rôles” dans ce secteur, et Mostapha Zaari, qui a proposé la création d’une troupe arabe qui serait le reflet d’une meilleure coordination, et d’une efficace solidarité.

Mohammed Tsouli a, lui, choisi de s’adresser aux jeunes, qu’il a conseillés de tendre toujours à la sincérité dans toutes leurs entreprises, alors que Fatima Ghalia a souligné l’importance du savoir et de la passion comme clé de voûte de la réussite.

Si Ismail Abdellah, Secrétaire général de l’Institut arabe du théâtre considère le théâtre comme “un fait quotidien qui tire l’héritage des créateurs”, les dramaturges, critiques et universitaires qui ont assisté, en masse, à cette messe ont notamment évoqué des questions relatives à l’innovation des moyens et outils de production pour que le théâtre puisse être un véritable canal de dissémination du savoir culturel et de l’intégration sociale.

Dans ce sens, Jawad al Assadi s’est montré optimiste, dans une déclaration à M24, la chaine d’information en continu de la MAP, quant aux résultats de l’action de l’Institut arabe du théâtre, qui s’emploie à jeter les bases d’un avenir meilleur pour le théâtre, tout en offrant une nouvelle formation de bon nombre de troupes de théâtre.

Le tenue du festival au Maroc, a-t-il dit, “est une belle chose”, puisque que les Marocains “méritent toute l’estime et le respect, car le Maroc est un terreau fertile pour les arts, le savoir, la beauté et la philosophie”.

Pour l’universitaire et dramaturge marocain, Abdelmajid Chakir, le théâtre ne peut être que pluriel. “Ce que nous proposons comme spectacles est-il toujours du théâtre? Et comment l’aperçoit tel ou tel spectateur?” S’est-il interrogé.

Selon lui, les professionnels du théâtre “n’ont pas un seul spectateur, ni une seule expertise esthétique”, arguant que le théâtre arabe ne peut qu’être “pluriel, avec des identités renouvelées, et des différences qui débouchent sur un rendu digne de l’appellation d’un théâtre arabe identifiable en tant que tel”.

Le 13e Festival du théâtre arabe offre aux troupes du monde arabe l’opportunité de présenter leurs oeuvres qui transcendent les frontières. Il est également l’occasion pour le Maroc, pays ayant un actif indéniable et une maturité remarquable, de donner à voir son expérience dans la créativité théâtrale.

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