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Les troubles d’apprentissage et la proprioception, entre capacité et volonté de faire face à la maladie

Âgé de 28 ans, Yazid Ghayour ne s’imaginait jamais dépasser l’idée d’abandonner l’école. Il n’arrivait non plus à percevoir la possibilité d’atteindre un haut niveau de scolarité pour obtenir un master en finance et préparer un doctorat, tout en intégrant brillamment le marché de l’emploi.

Avoir ce sentiment à un âge précoce était le résultat d’une énergie négative qui ne cessait de plomber ses capacités personnelles et son envie d’apprendre, surtout qu’il soufrait d’un manque de concentration à cause de la migraine, outre la dyslexie et les troubles de mémoire qui envenimaient son existence, particulièrement en période d’examen.

Avec la découverte de cette maladie à l’âge de 11 ans, « j’ai entamé des séances d’orthoptie, et mis des lunettes spécifiques, ce qui m’a permis de reprendre confiance et de pouvoir lire de manière normale », se rappelle le jeune homme. La maman de Yazid, qui a avait découvert la maladie de son fils unique durant sa cinquième année primaire, a, exprimé sa joie quant aux bons résultats qu’il a réalisés dans son parcours scolaire.

Dans une déclaration à M24, la chaine télévisée de l’information en continu de la MAP, Dr Sabah Berrada Kebbaj chirurgien ophtalmologue, qui avait pris en charge le cas de Yazid, a indiqué que les troubles d’apprentissage se traduisent par des difficultés de suivre le rythme normal du cursus scolaire malgré le degrés d’intelligence de l’enfant, le cadre pédagogique offert par l’établissement scolaire et le cadre de vie familial agréable.

Parmi les symptômes détectés chez les malades dont l’âge varie généralement entre 9 et 15 ans l’on compte des troubles d’articulation, des troubles du mouvements, l’agitation involontaire et la dyslexie.

Dans ce sens, Mme Berrada Kebbaj conseille de faire un diagnostic précoce et appelle les enseignants et toutes les parties concernées à prendre en charge les cas qui souffrent de symptômes précoces et de les traiter le plus tôt possible.

Pour sa part, le Pr. Jaâfar Dadoudi, ophtalmologue et président de l’Association marocaine de strabologie et ophtalmologie pédiatrique (AMSOP) a fait savoir que cela passe essentiellement par une prise de conscience et un engagement des parents, des responsables scolaires et de médecins spécialistes voués à cette cause.

Les difficultés d’apprentissage, a-t-il dit, peuvent toucher 20pc des enfants qui sont plongés dans ces souffrance tant à l’école qu’au milieu familial, à cause notamment des réactions négatives dont ils sont victimes, mettant l’accent sur l’efficacité des traitement grâce au développement de la science.

De son côté, Dr Patrick Quercia, médecin chercheur, a indiqué que les difficultés d’apprentissage est un phénomène qui existe partout.

Près de 15.000 cas ont été soignés grâce aux recherches pharmaceutiques menées à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans lequel il travaille, a dit Dr Quercia, rappelant que les rencontres avec les spécialistes marocains a permis de donner naissance à l’International Society of Proprioceptive Disorders (ISPROD) qui compte également dans ses rangs des spécialistes de l’Italie, la Turquie, l’Espagne et le Portugal.

Cette structure, a-t-il ajouté, ambitionne de mettre en place des stratégies et des pédagogies selon les spécificités de chaque pays, tout en mettant l’accent sur l’importance de l’adhésion des parents et des cades éducatifs.

Dr Quercia a évoqué également son expérience personnelle étant lui-même père d’un enfant qui souffre de ces troubles. « Il n’existe pas d’enfant « idiot », comme le disent certains. Il faut juste déployer les outils adéquats pour que cet enfant retrouve son intelligence », a-t-il tenu à souligner.

L’Association Marocaine de Strabologie et d’Ophtalmologie Pédiatrique (AMSOP), avait récemment organisé, en partenariat avec l’International Society of Proprioceptive Disorders (ISPROD) une journée portes ouvertes, sous le thème « Troubles d’Apprentissage et Sixième Sens ».

Les intervenants ont expliqué que le dysfonctionnement proprioceptif peut entraîner diverses maladies fonctionnelles, notamment des douleurs articulaires (cou, épaule, milieu et bas du dos), ainsi que des migraines, des pertes d’équilibre, des étourdissements, de la fatigue chronique, de la sueur ou une hernie discale.

Afin de contenir ce déséquilibre, les experts ont souligné qu’il est indispensable de recourir à un spécialiste de la proprioception chargé de diagnostiquer la maladie et de rechercher les sens de ce déséquilibre afin de le traiter en coordination et coopération avec des spécialistes en rééducation physique ou en élocution, si nécessaire.

Afin d’atteindre les résultats souhaités, les spécialistes appellent à la nécessité d’efforts concertés entre toutes les parties concernées, les parents et les cadres éducatifs, médicaux et paramédicaux, car la thérapie proprioceptive élève le moral et améliore efficacement les capacités des enfants souffrant de troubles des apprentissages.

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