Monde

“Il a vu une tête d’un arabe. Il a voulu lui ôter sa vie », clame la mère du mineur tué par la police à Nanterre

“Il a vu une tête d’un arabe, d’un petit gamin, il a voulu lui ôter sa vie », s’est indignée la maman de l’adolescent tué par un tir d’un policier mardi à Nanterre, en banlieue parisienne, lors d’un contrôle routier.

« Il n’avait pas à tuer mon fils, il y avait d’autres manières de faire. Une balle ? Si près de son torse ? (…). Il y a d’autres moyens de les faire sortir (du véhicule, ndlr). Tuer des petits comme ça…Ça va durer combien de temps ? Encore combien d’enfants vont partir ? », a-t-elle affirmé dans un témoignage poignant à l’émission « C à vous » sur France 5.

Elle a demandé que la justice soit ferme avec le meurtrier de son fils, que la peine soit à la hauteur de sa peine, et “non pas après six mois, il (le policier) est dehors”.

Les propos de la mère de ce jeune garçon interviennent alors que la police française est accusée par plusieurs organisations, notamment de défense des droits de violences et de racisme.

En effet, l’ONU a demandé, vendredi, à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre, trois jours après la mort du jeune Nahel.

« C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Le même jour, la Confédération syndicale internationale (CSI) a accusé la France de « brutalités policières » et d' »arrestations aveugles » lors des manifestations contre la très décriée réforme des retraites.

En mai dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait rappelé la France à l’ordre concernant la situation des droits de l’homme dans le pays, pointant notamment des attaques contre les migrants, le profilage racial, des violences policières et un usage excessif de la force par les autorités lors des manifestations.

Quelques jours auparavant, la Ligue française des droits de l’homme (LDH) a dénoncé un « tournant autoritaire » en France et un « mépris » de la démocratie parlementaire et sociale, qui s’étend désormais aux droits fondamentaux.

La défense des libertés est devenue le « sujet le plus brûlant de la période » en France, alors que la liberté de manifester est mise en cause par le durcissement des instructions données aux forces de police et de gendarmerie, y compris à l’égard de citoyennes et citoyens non violents, ce qui se traduit par des blessures graves, des mutilations et par une instrumentalisation toxique des forces de police, écrivaient Patrick Baudouin, président de la LDH et ses présidents et présidente d’honneur, dans une tribune collective publiée dans le quotidien Le Monde.

Nahel, 17 ans, a été tué par un tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Une vidéo amateur largement relayée par les réseaux sociaux et ensuite par les médias montrant un policer tirer à bout pourtant sur le mineur a contredit la version initiales du policer auteur du tir et de son coéquipier et suscité indignation et colère dans le pays.

Dans la soirée, des violences entre des jeunes en colère et les forces de l’ordre ont éclaté à Nanterre avant de se propager par la suite à d’autres villes d’île de France et autres agglomérations à travers le pays.

La France a vécu dans la nuit de jeudi à vendredi un nouvel épisode de violences urbaines qui se sont soldées par 875 interpellations partout dans le pays, selon un bilan définitif des forces de l’ordre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *