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le Roi préside à Rabat, la première causerie religieuse du mois sacré de Ramadan

Le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de le Prince héritier Moulay El Hassan, de le Prince Moulay Rachid et de le Prince Moulay Ismail, a présidé, vendredi au Palais Royal de Rabat, la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan.

Cette causerie inaugurale a été animée par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sous le thème « les droits de l’âme (nafs) en Islam et ses dimensions économiques » à la lumière des versets de la sourate Ach-Chams (Soleil): « Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété ».

M. Toufiq a rappelé à l’entame de son intervention que les éminents érudits de la Oumma islamique ont étudié tout ce qui a trait aux droits de l’âme dans le Saint Coran et la Sounnah et fait le distinguo entre les droits absolus et ceux composés, notant que ces derniers sont également les droits d’Allah, de Son Prophète, de l’individu et de la communauté.

L’individu a d’abord des droits vis-à-vis de lui-même puis viennent les droits composés qui impactent naturellement la communauté et en particulier ses aspects économiques, a-t-il indiqué.

M. Toufiq a ensuite tenu à préciser que le thème de cette causerie sera abordé en s’appuyant sur quatre évidences et une seule conviction.

Pour ce qui est des évidences, le conférencier a cité en premier lieu la relation de causalité qui existe entre le comportement humain et les choix économiques. En deuxième lieu, il a noté que le comportement humain se manifeste à travers la politique qui n’est au fond que la gestion de la faiblesse humaine. La troisième évidence, a-t-il ajouté, est de consentir que le comportement humain dépend des envies de l’âme de l’individu qui le poussent à consommer, alors que la quatrième conviction se rapporte au marché comme point de rencontre entre l’économie, la politique et l’âme.

Et de relever comme c’est cité dans le Coran, la conviction, c’est le fait de façonner l’âme afin qu’elle puisse orienter le comportement de l’homme pour in fine construire un modèle de vie dont l’économie n’est en fait qu’une dimension parmi autres.

A cet égard, l’âme se définit comme cette force agissante d’où émane un certain comportement, a affirmé M. Toufiq, ajoutant qu’Allah a juré de façonner l’âme et fait qu’elle soit par nature pure et aimante des bonnes œuvres et éprise de justice.

La purification de l’âme, a-t-il souligné, est le droit de l’âme d’où découlent plusieurs autres de ses droits et constitue de ce fait le socle pour construire une personnalité saine au regard de la religion.

M. Toufiq a relevé dans ce sens que le Saint Coran a mis en garde contre la parcimonie car elle constitue une injustice envers l’âme et une atteinte à un de ses droits fondamentaux, relevant que la piété, qui passe par la purification de l’âme, est à la fois l’origine et le résultat d’un choix économique empreint des vertus de l’altruisme et de la générosité.

M. Toufiq a en outre évoqué l’émergence du mouvement soufi qui place l’éducation de l’âme et son façonnement au centre de son projet et qui considère que toute défaillance en cela se récupéra inéluctablement tant sur la compréhension de la religion que sur le comportement humain, notant qu’en dehors de la religion (l’Islam), tous les courants spirituels universels estiment que le perfectionnement de l’âme est la voie pour une humanité accomplie.

Il a par la suite fait remarquer qu’un bon nombre d’érudits s’accordent au moins sur quatre choses : le fait que l’éducation de l’âme à la modération est un moyen de purifier celle-ci et partant adoucir les mœurs, que l’âme peut être purifiée, que la générosité est la manifestation suprême de la purification et que à travers cette dernière l’âme accède à l’épanouissement tant dans ce bas-monde qu’à l’Au-delà.

Se demandant si des progrès ont été réalisés durant ce siècle au niveau de la connaissance de l’âme humaine qui permettent à l’homme de remettre en question son jugement concernant son comportement et partant la relation entre l’économie et la religion, M. Toufiq a assuré que les Hommes, en faisant prévaloir les valeurs morales, participent à construire une société pacifique et du vivre-ensemble.

Globalement, les droits de l’âme, selon les préceptes de l’Islam, peuvent être résumés en vingt points notamment le droit à la prière et au Dhikr pour qu’elle n’oublie pas son origine, le droit à une vie qualitative saine et ayant un sens, le droit à la purification, le droit à la préservation de son réceptacle qu’est le corps ainsi que de ses partenaires qui sont l’esprit et le cœur outre le droit à la liberté et à l’épanouissement.

Ces droits, a-t-il fait remarquer, ne sont pas propres à un âge précis, mais sont avant tout ceux de l’enfant et qui doivent être pleinement pris en compte au sein de la famille, de l’école et de la société.

M. Toufiq a expliqué à ce propos que quand l’individu et la communauté privilégient un comportement qui soit guidé par les valeurs morales, ils agissent sur trois niveaux à la fois : la théorie économique qui tienne compte des droits de l’âme et qui fait prévaloir des valeurs autres que celles de la logique du marché, la justice économique et le coût économique.

Il a de même fait observer que les réformes en cours dans le Royaume sont en phase avec l’esprit de purification de l’âme, relevant que l’appel de SM le Roi Mohammed VI à reconsidérer le modèle de développement marocain peut être perçu sous l’angle de l’autocritique dans l’optique de rationaliser la gouvernance au niveau régional et la répartition des responsabilités à une large échelle. Aussi, la haute importance qu’accorde Sa Majesté le Roi à la sécurité, à la réforme de l’administration et à la consécration des droits ainsi qu’à la solidarité participe à créer une société saine et égalitaire pour tous, a-t-il souligné.

À l’issue de cette causerie, SM le Roi a été salué par l’envoyé spécial du président de la République fédérale du Nigéria, Ahmed Aboubakar Rifai, le président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, Cheikh Abdallah Ben Biyah (Emirats arabes unis), le directeur du centre mondial du renouveau et l’orientation à Londres, Chaikhouna Ben Abdellah Ben Beyah (Royaume Uni), le président du Conseil national islamique du Libéria-section jeunesse et membre de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Kaba Faouarid Marouane, le vice-président de l’Association des oulémas musulmans algériens, le professeur Ammar Jamai Talbi, le membre du Conseil supérieur des affaires religieuses de Turquie, Benjamin Irwal, le secrétaire général adjoint du Conseil supérieur des affaires religieuses et membre de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains (section Tanzanie), Moussa Hamid Joumaâ et par le membre de l’Instance des oulémas du Soudan, président de la Fondation des oulémas africains (section Soudan), Mohamed Sayed Al-Khair Abou Kacem.

Le Souverain a également été salué par le président de commission à l’Assemblée nationale du Sénégal et vice-président de la section sénégalaise de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Mohamed Khouraichi Niasse, le conseiller du président du Burkina Faso pour les affaires culturelles et islamiques et président de la section burkinabé de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Aboubakar Doukouri, le président de l’Union des conseils islamiques pour l’Est, le centre et le sud de l’Afrique et président de la section congolaise de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Abdallah Mangala Luaba, l’imam de la mosquée centrale de Lomé et représentant du président de la section togolaise de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, cheikh Mamadou Abou Doubachi, le responsable du département de la « Daâwa » et de la culture relevant du Comité des musulmans d’Afrique (Bénin) et président de la section béninoise de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Mohamed Joumâa Othmane, et par l’ancien président du Conseil supérieur des musulmans du Kenya, conférencier à l’université de Nairobi et président de la section kényane de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, Abdelghafour Ahmed Saleh Abousaidi.

Par la suite, M. Toufiq a présenté à SM le Roi une copie d’un manuscrit calligraphié du style marocain, qui date du 19è siècle et qui comprend des prières sur le Prophète et des poèmes laudatifs (madih). La version originale de ce manuscrit est conservée à la bibliothèque de la mosquée Ben Youssef à Marrakech.

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