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Le nouvel ordre mondial, censure d’internet est-elle moyen efficace ?

En novembre 2009, depuis Marrakech au Maroc, la secrétaire d’état américaine Hillary Clinton a annoncé le lancement de « l’initiative société civile 2.0 » qui doit aider les organisations non gouvernementales à travailler et utiliser la technologie numérique. Pour ce faire, elle a attribué « 5 millions de dollars de subventions à des programmes pilotes au Moyen-Orients et en Afrique du Nord qui permettront d’accroitre les nouveaux médias et les capacités de mise en réseau des organisations de la société civile ». Dans le sillage de cette déclaration, Hillary Clinton a affirmé, le 21 janvier 2010, que la liberté de l’internet est une « priorité  de politique étrangère de la nouvelle administration Obama ». Les différents gouvernements occidentaux ont ainsi  apporté leur soutien aux courant d’opposition  dits « cyber-dissidents ». Bernard Kouchner, alors ministre français des affaires étrangères et européennes, déclare en octobre 2009 : « Nous devons soutenir les cyber-dissidents de la mêmemanière que nous avons soutenu les dissidents politiques ».

La liberté sur internet est, depuis un facteur de déstabilationdes régimes arabes, qu’ils soient ouverts sur l’Occident ou bannis par celui-ci. La circulation des informations et la diffusion des connaissances, ainsi que l’accès presque instantané aux « news » ont contribué à renforcer les volontés des peuples et leur confiance en des avenirs meilleurs. Sans la révolution numérique, le phénomène Wikileaks et ses effets déstabilisateurs sur les équilibres de la diplomatie mondiale n’auraient jamais pu voir le jour ni contribuer à abattre des régimes, en mettant en ligne les comptes-rendus écrits par des diplomates de la première puissance décrivant l’avidité des dirigeants de ces régimes abattus.

L’effondrement des régimes suite à ces révélation, qui étaient d’ailleurs connus d’une grande majorité des peuples arabes, a montré qu’un contrôle totale de la circulation des informations numériques est désormais impossible.

Si la censure a toujours été limitée dans ses effets, elle devient, avec le numérique, « imbécile ». L’extension de la « capacité de publier » a renforcé le sentiment d’impunité chez les « bons citoyens » : tout fonctionnaire peut dorénavant, sous couvert d’un « anonymat numérique », mettre en ligne ce qu’il considère comme « injuste » ou « illégal » ; la diffusion massive fera le reste à une vitesse exponentielle.

Tous les pays censurant  la toile utilisent le logiciel « Thundercache » pour assurer un contrôle centralisé d’Internet. Ce logiciel instaure une surveillance en ligne et un filtrage de sites en repérant des mots-interdits ». Mais avec l’émergence des cellulaires de troisièmegénération et la possibilité d’accéder à la toile, le « combat » contre le web s’élargit, et la tache des régimes répressifs devient de plus en plus difficile.

Sous prétexte de « sécurité nationale », toutes les formes de censure et de filtrage sont mises à contribution pour bloquer et anéantir les sites de l’opposition, mais aussi des sites de journaux ou de blogueurs indépendants. A l’occasion de la publication des télégrammes diplomatiques des ambassades des  Etats-Unis par le site Wikileaks, a publié les dépêches concernant le monde arabe.

Un réseau social représente une structure dynamique qui prend forme au fut et à mesure des échanges entre ses divers éléments. On peut désigner par « sommet » (personne ou organisme) la source de l’information, et par « arête » la destination de cette information. Les liaisons entre sommets et arêtes ne sont pas pyrimidiques mais indépendantes (une arrête pouvant devenir source et vice-versa). Les liaisons entre les diverses sources sont basées sur une interaction sociale (dans le sens d’intérêt commun à la chose qui peut être de toute nature : politique, artistique, éducative, sportive , etc.) Certains réseaux sociaux sur internet peuvent regrouper des amis de la vie réelle (exemple : le site Copains d’avant), des partenaires sociaux (syndicats et associations), des centres de recherches. Les réseaux peuvent être destinés à une seule activité prédominante, ou bien être « généralistes » offrant une plate-forme de « réseautage social »qui sera définit par les intervenants, et qui se développera au fut et à mesure suivant le nombre des participants qui voudront s’inscrire ou réagir sur la « page ouverte ». Les réseaux sociaux ouverts les plus connus sont : Facebook, Myspace, Google, Buzz, Habbo, LinkedIn, Orkut, Trombi.com, Twitter, Viadeo, Xing, Yammer.

Les « nouveaux médias en réseaux » sont désignés aussi comme des «médias sociaux », expression qui recouvre les différentes activités intégrant la technologie, l’interaction sociale entre individus et/ou groupe d’individus, et la création d’un contenu à intérêt commun généré directement par les utilisateurs. Ce sont des « applications » en ligne interactives qui jouent un rôle de relais avec les médias satellitaires, de façons que ces médias, qui ont depuis un certains temps leur site sur le web, autorisent par le biais de « liens actifs » à basculer sur d’autre sites qu’on peut appeler « sources N-1 », qui elle-même peut conduire vers une autre « source N-2 », etc., Même s’il s’avère que ces sources « tournent en boucle », le maillage de la toile a un effet d’amplification qui rend vaine toute tentative de « censure ».

La liberté d’expression sur internet n’est plus le domaine réservé des seuls dissidents, geeks et censeurs. Les diplomates leur ont emboité le pas. Les déclarations et textes communs d’organisation internationales et de coalition de pays sur la liberté d’internet se multiplient, du rapport de Frank La Rue, rapporteur spécial pour la liberté d’expression des Nations Unies, qui, en juin 2011, reconnait l’accès à internet comme un droit fondamental, à l’arrêt de la cour européenne de justice condamnant le filtrage et ses effets pervers sur la liberté d’expression.

Internet est aujourd’hui comme l’air que nous respirons, imaginez que cet air soit contaminé, doit-on, pour autant, l’interdire ou se mettre rapidement au travail afin de le rendre à nouveau respirable. Pour ce faire, il faudrait que les géants de l’oxygène se mettent d’accord-je parle des fameux GAFA (Google, Facebook, Twitter, Amazon..), or ce qu’il proposent aujourd’hui sont des ventilateurs géants qui sont, jusqu’à preuve du contraire, obsolètes face à une contamination qui affecte l’ensemble de la planète.

 

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