Politique

Ouahbi attribue la hausse de la détention provisoire à « un manque de courage »

Le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbu, a attribué l’augmentation du nombre de personnes poursuivies en détention dans les prisons marocaines à « un manque de courage dans la prise de décision de la part des procureurs et des procureurs généraux », considérant qu’il est « irraisonnable » que la condition des garanties ne soit pas disponible pour tous les poursuivis en détention afin de les suivre en liberté.

Ouhabi a déclaré lors d’une session de questions orales au Conseil des conseillers, ce mardi, que la détention préventive restera présente et continuera au Maroc car elle « n’est pas liée à la loi, mais à la décision », se demandant si le procureur et le procureur général peuvent décider de ne pas poursuivre en détention.

Ouahbi a dit en dialecte : « Je l’ai dit auparavant et je le répète aujourd’hui, ceux qui doivent être en prison sont dehors, et ceux qui devraient être dehors sont en prison… C’est ça, le Maroc. »

Il a ajouté qu’un certain nombre de personnes condamnées à des peines définitives « n’ont pas trouvé de place en prison pour y être placées, et se promènent hors des murs de la prison, sans que le jugement ne soit exécuté à leur encontre. Et que les personnes poursuivies en détention, qui sont censées être hors de prison jusqu’à ce qu’elles soient définitivement jugées, sont entrées en prison ».

Le ministre de la Justice a considéré que parmi les 110 000 prisonniers au Maroc, « il n’est pas possible que 50 % des détenus provisoires ne disposent pas des garanties pour être suivis en liberté. Il a souligné qu’il y a des ministres, des parlementaires, des hommes d’affaires et des hauts fonctionnaires poursuivis en détention, se demandant : ces personnes n’ont-elles pas les garanties pour être suivies en liberté ?

Ouahbi a poursuivi que la réduction du nombre de personnes poursuivies en détention dans les prisons concerne « la conception, la pratique et la prise de décisions courageuses », et que l’idée du bracelet électronique a été introduite pour ajouter une certaine garantie, exprimant son espoir que le bracelet contribue à la prise de décisions de poursuite en liberté.

Il convient de noter que la réponse du ministre de la Justice faisait suite à une question du conseiller parlementaire du groupe Unité et Égalité, Abdelkader Kihal, qui a considéré que le dépassement par le Maroc du seuil de 100 000 prisonniers, « est un chiffre anormal et inhabituel, et que la situation interroge la politique pénale au Maroc », appelant à rationaliser la détention préventive.

Kihal a déclaré que plus de 40 % des détenus provisoires, et que les conditions de mélange des prisonniers condamnés avec les détenus provisoires empêchent la mise en œuvre des programmes de réforme et entravent la présomption d’innocence affirmée par la constitution marocaine.

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