Économie

70% des entreprises au Maroc font parties du secteur informel

Les données officielles du Ministère de l’Économie et des Finances révèlent que 70 % des entreprises au niveau national appartiennent au secteur informel. De plus, 80 % des entreprises expriment un besoin de financement, alors que seulement 6,7 % se tournent vers les banques pour obtenir ce financement.

Selon une étude réalisée par le Ministère de l’Économie et des Finances et la Banque Africaine de Développement, intitulée « Paysage de l’entrepreneuriat au Maroc », 60 % des entrepreneurs, en particulier les femmes, demandent un soutien technique pour étendre la portée des programmes actuels afin de répondre à la demande et de mettre en place une gamme de services de soutien adaptés à un groupe hétérogène d’entrepreneurs.

Les résultats d’un sondage, qui a impliqué 9085 individus de 3034 ménages, dont 2297 entrepreneurs existants et potentiels, montrent que le Royaume du Maroc dispose d’un potentiel entrepreneurial en accord avec son niveau de développement.

Ce potentiel est estimé à 25 % de la population marocaine âgée de 18 ans et plus, réparti entre 9 % d’entrepreneurs existants et 16 % d’entrepreneurs potentiels qui ont soit commencé à élaborer un concept de projet, soit engagé des démarches concrètes pour sa création.

L’étude indique que diverses réglementations telles que les taxes, les charges sociales et les procédures administratives, ainsi que l’instabilité de l’activité économique, sont parmi les principales contraintes à l’accès au secteur structuré.

Elle ajoute que l’accès à la couverture santé et à la retraite est l’un des facteurs les plus incitatifs pour les entrepreneurs à passer du secteur informel au secteur structuré, soulignant ainsi l’importance de généraliser la couverture sociale.

Concernant le cadre réglementaire, l’étude souligne la nécessité de le développer pour encourager la création et le développement de petites et moyennes entreprises, favoriser le travail dans le secteur structuré et étendre la couverture sociale à tous les travailleurs non salariés.

Les autorités sont encouragées à mettre en œuvre des réformes dans le secteur de l’éducation, en continuant à améliorer le niveau d’éducation de la population active, y compris les entrepreneurs émergents, et en encourageant l’esprit d’entreprise dans la formation professionnelle et l’enseignement supérieur.

À moyen et long terme, le développement des capacités nécessaires à l’activité entrepreneuriale nécessite des réformes dans l’enseignement primaire et fondamental.

Il est également souligné que l’entrepreneuriat et le développement de très petites, petites et moyennes entreprises sont une source importante d’emploi à court et moyen terme.

Si seulement 5 % des entrepreneurs existants et potentiels parviennent à développer leurs activités, cela pourrait générer en moyenne 100 000 emplois par an au niveau national.

Le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour apporter des solutions à divers problèmes mentionnés dans le rapport, notamment en renforçant le système national de garantie de financement et de soutien à l’entrepreneuriat, en adoptant une stratégie nationale d’inclusion financière, et en adoptant une nouvelle charte d’investissement prévoyant un système de soutien aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu’en intégrant un volet dédié à l’encouragement de l’entrepreneuriat dans le cadre de la stratégie nationale pour le climat des affaires.

Il est à noter que cette étude est la première du genre en Afrique et s’appuie sur une enquête nationale couvrant le marché du travail au niveau national et local, pour le paysage entrepreneurial au Maroc.

L’étude identifie les caractéristiques sociales, démographiques et les capacités personnelles des entrepreneurs, ainsi que les contraintes et les besoins fondamentaux en matière de soutien à la création et au développement de leurs entreprises.

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