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Le « Club des magistrats » menace d’une démission collective en protestation contre « la baisse de la sécurité professionnelle »

Le Club des Magistrats du Maroc a mis en garde contre la possibilité de recourir à des démissions collectives de ses membres, de son bureau exécutif et de son Conseil national, révélant le désir de nombreux juges de quitter leur poste en raison de la baisse du sentiment de « sécurité professionnelle ».

Pour renforcer ce qu’il appelle la « sécurité professionnelle » des juges, le Club a menacé, dans un communiqué pour la troisième session ordinaire de son Conseil national tenue samedi dernier, d’adopter toutes les formes d’expression qu’il juge appropriées, reportant la décision de démissionner jusqu’à la prochaine session du Conseil.

Le Club a exprimé ses vives inquiétudes concernant la baisse du sentiment de sécurité professionnelle parmi les juges, « en raison de l’augmentation des procédures disciplinaires pour des erreurs judiciaires, qui peuvent être corrigées par des voies de recours légales, ou pour des affaires qui ne constituent pas une faute professionnelle », exprimant son inquiétude quant à « l’état de tension régnant dans le milieu judiciaire et la réduction du rôle des associations professionnelles dans la mise en œuvre des plans de réforme ».

À cette fin, le Conseil national du Club des Magistrats a chargé « le bureau exécutif de préparer un document revendiquant le renforcement de la sécurité professionnelle des juges et de le présenter au Conseil national lors de sa prochaine session, tout en invitant tous les juges membres du Club à assister à la session d’ouverture de cette dernière pour son adoption ».

Le communiqué a souligné la position ferme du Club selon laquelle les priorités actuelles sont de renforcer les indicateurs d’intégrité, de rectitude, de sérieux, de courage et d’indépendance, et de récompenser les juges possédant ces qualités, en les investissant comme un capital immatériel au sein du pouvoir judiciaire.

Le Club a également annoncé l’organisation d’un « atelier scientifique pour évaluer le système juridique des recours contre les décisions du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, et pour étudier la nécessité éventuelle de créer un Conseil d’État, en accord avec la volonté royale exprimée à l’occasion de l’ouverture des travaux du Conseil Supérieur de la Justice le 15 décembre 1999″.

Il a considéré que toute érosion de la confiance des juges dans la gestion de leurs situations professionnelles pourrait indirectement affecter leur tranquillité d’esprit, ce qui pourrait nuire à leur indépendance et à celle du pouvoir judiciaire qu’ils représentent, exprimant en même temps sa solidarité inconditionnelle avec le juge Afif El-Bakkali, en raison de « son intégrité, de sa rectitude, de sa compétence et de sa défense de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».

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