Politique

Le ministère de la Santé cède des hôpitaux publics à des sociétés immobilières… Une décision obscure et une large controverse

Dans une démarche qui a suscité une large controverse, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale a annoncé la cession de plusieurs propriétés hospitalières et administratives appartenant au domaine privé de l’État à deux entreprises privées, à Casablanca et à Meknès, dans le cadre de ce que le ministère a décrit comme des « financements innovants » pour soutenir la dimension investissement.

Le contenu des deux documents, que le journal « Al Omk » a examinés, indique qu’il s’agit de la vente de six propriétés dans la région de Casablanca-Settat et de deux propriétés à Meknès, tandis que le ministère a insisté sur le fait que ses bâtiments cédés contre rémunération financière continueront de fournir des services de santé aux citoyens, car l’entreprise acquéreuse de la propriété s’engagera à la louer à l’État sous forme de bail à long terme.

Selon les informations des deux documents, les propriétés cédées à une société immobilière appartenant au Fonds de Dépôt et de Gestion comprennent l’hôpital Moulay Youssef (Sufi) et le siège de la direction régionale, le siège de la délégation d’Anfa, l’hôpital Bouafi et le centre de santé de Sidi Moumen, et le centre de santé de Terrab El Mghatia Oulad Talib dans la région de Casablanca-Settat, ainsi que l’hôpital Mère et Enfant « Pagnon » et le centre de santé Toulal à Meknès.

Selon les informations du journal « Al Omk », le ministère de la Santé se prépare à publier un communiqué explicatif concernant cette démarche qui a soulevé de nombreuses questions sur la partie qui a hérité de la « propriété » des propriétés, le lien de cette démarche avec la perspective de l’unification des fonds, le devenir des professionnels de la santé, son lien avec la décision de mettre en place des groupes de santé territoriaux, et d’autres points d’interrogation auxquels aucune réponse claire n’a été fournie.

Cette démarche a également soulevé des questions sur la transaction financière, ses dimensions d’investissement, le loyer que le ministère paiera pour continuer à fournir des services de santé, et dans quelle mesure le secteur de la santé bénéficiera des profits de ces investissements, des questions obscures auxquelles les deux documents mentionnés n’ont pas répondu, alors que d’autres sources ont indiqué au journal que l’affaire ne concerne pas seulement Casablanca et Meknès, mais comprend également plusieurs autres villes, dont Marrakech.

Plusieurs personnes intéressées par la santé, avec lesquelles le journal « Al Omk » a communiqué pour comprendre les détails de la décision, ont exigé une clarification des détails de ces transactions et de leurs conséquences, notamment en l’absence d’informations claires sur la transaction et son impact sur les citoyens et les professionnels, insistant sur la nécessité de garantir que les droits constitutionnels des citoyens, y compris le droit à la santé, ne soient pas violés, surtout dans le contexte de l’extension de la couverture santé.

Ces personnes considèrent que la décision soulève des questions sur l’efficacité de ces « financements innovants » pour équilibrer l’investissement et l’amélioration des services de santé pour les citoyens, soulignant la nécessité de diriger les profits de la cession de ces propriétés vers le développement du secteur de la santé, le soutien au budget des travaux de protection sociale et l’extension de la couverture santé, ainsi que la réponse aux grands besoins des régions pauvres, dans le cadre d’une solidarité régionale pour atteindre une justice sanitaire territoriale.

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