Politique

Rapport international : Seuls 9 % des Marocains s’intéressent à la crise de l’eau.. et seulement 5 % des foyers sans toilettes

Les résultats d’une nouvelle enquête menée dans 39 pays africains révèlent que seulement 9 % des Marocains considèrent les problèmes d’approvisionnement en eau comme une priorité.

En moyenne, l’approvisionnement en eau se classe au quatrième rang parmi les problèmes les plus importants que les Africains veulent que leurs gouvernements résolvent, après le chômage, la gestion économique et la santé.

Selon la même enquête menée par l’Institut Afrobaromètre, 3 % des citoyens marocains souffrent de pénuries d’eau potable récurrentes et permanentes.

Alors que 7 % ont signalé en avoir souffert à plusieurs reprises et 12 % ont manqué d’eau potable une ou deux fois au cours de l’année écoulée, contrairement à la grande majorité (79 %) qui a déclaré n’avoir jamais souffert de pénuries ou de coupures d’eau.

L’eau domine tous les autres problèmes au Bénin et au Mozambique, et occupe la deuxième place en Guinée, au Niger, au Congo-Brazzaville, en Tanzanie, au Togo, en Éthiopie et en Namibie.

L’approvisionnement en eau constitue une source de préoccupation particulière pour les habitants des zones rurales et les pauvres, qui souffrent d’un accès limité à l’eau potable et aux installations sanitaires, selon les résultats de l’enquête.

Près de six Africains sur dix (56 %) affirment que leurs familles ont souffert d’une pénurie d’eau potable au cours de l’année écoulée, dont 24 % déclarent que cela s’est produit « à plusieurs reprises » ou « toujours ».

Par ailleurs, le rapport indique que 95 % des foyers au Maroc disposent de toilettes, ce qui les place au deuxième rang des pays couverts par cette enquête, après la Tunisie où le taux atteint 97 %, tandis que seulement 2 % des foyers à Madagascar en sont équipés, et 3 % en Ouganda, au Lesotho, au Malawi et en Éthiopie.

Un nouveau rapport des Nations unies a mentionné que 2,2 milliards de personnes manquent encore d’accès à l’eau potable gérée en toute sécurité jusqu’à ce jour, tandis que 3,5 milliards de personnes manquent de services d’assainissement gérés de manière sûre.

Le rapport publié par l’UNESCO, au nom du Comité des Nations unies pour les ressources en eau, a averti que l’objectif des Nations unies visant à garantir que tout le monde bénéficie de ces services d’ici 2030 est loin d’être atteint, et qu’il existe des raisons de craindre que l’écart ne continue de se creuser.

Le rapport a souligné que plus de 1,4 milliard de personnes ont été touchées par des vagues de sécheresse entre 2002 et 2021. L’année 2022 a été le début d’une période au cours de laquelle près de la moitié de la population mondiale a subi une pénurie d’eau sévère pendant une partie de l’année, tandis qu’un quart de la population mondiale a connu des niveaux de stress « extrêmement élevés » liés à l’utilisation de plus de 80 % des ressources en eau douce renouvelables annuelles.

Le rapport mondial des Nations unies sur le développement des ressources en eau pour 2024 a averti que le changement climatique devrait aggraver la fréquence et l’intensité de ces phénomènes, avec des risques graves pour la stabilité sociale. Le rapport a également confirmé que les tensions liées à l’eau exacerbent les conflits dans le monde entier. Il a appelé les États à la nécessité d’accélérer la coopération internationale et de promouvoir des accords transfrontaliers pour maintenir la paix.

La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a déclaré : « Plus le stress hydrique s’aggrave, plus les risques de conflits augmentent, tant au niveau local que régional. Le message de l’UNESCO à cet égard est clair : si nous voulons maintenir la paix, nous devons agir rapidement non seulement pour protéger les ressources en eau, mais aussi pour promouvoir la coopération régionale et mondiale dans ce domaine ».

Alvaro Laría, président du Fonds international de développement agricole (FIDA) et président du Comité des Nations unies pour les ressources en eau, a déclaré à son tour : « Gérée de manière durable et équitable, l’eau peut être une source de paix et de prospérité. Elle est aussi l’épine dorsale de la vie au sens littéral de l’agriculture, et un moteur essentiel pour réaliser le bien-être social et économique de milliards de personnes ».

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