Une étude officielle révèle 5 risques liés à la corruption qui menacent les entreprises marocaines

La recherche nationale réalisée par l’Instance Nationale de l’Intégrité, de la Prévention de la Corruption et de sa Lutte a identifié cinq risques liés à la corruption qui menacent de plus en plus les entreprises marocaines et qui doivent être pris en compte pour améliorer leur performance.

La recherche souligne que ces risques « pèsent de plus en plus lourdement » sur les entreprises. Le premier est lié aux risques opérationnels, notamment la perte de compétitivité due au recours à la corruption pour remporter des marchés au détriment de l’investissement. Les risques commerciaux affectent les entreprises impliquées dans les transactions, surtout celles engagées dans des transactions internationales.

Le troisième aspect concerne l’exposition à des sanctions civiles et pénales, en raison des orientations de l’ordre international et des engagements du Maroc à lutter contre la corruption nationalement, en plus d’autres risques liés à la réputation des entreprises.

La recherche, à laquelle « Al Omk » a eu accès, ajoute qu’il existe des risques liés à l’exposition aux lois transfrontalières, étant donné que de nombreux pays adoptent des lois dont l’application s’étend au-delà de leurs frontières pour protéger leurs économies et leurs entreprises de la concurrence internationale.

Concernant les défis à relever pour renforcer l’intégrité et la prévention de la corruption dans le monde des affaires et des entreprises, la recherche réalisée par l’Instance Nationale de l’Intégrité et de la Prévention de la Corruption recommande d’effectuer des réformes législatives et réglementaires pour renforcer l’éthique, la gouvernance, et la prévention de la corruption, améliorer le cadre de responsabilité dans les marchés publics, et renforcer le droit d’accès à l’information et aux données publiques.

La deuxième mesure préconisée par la recherche est de soutenir les efforts de simplification et d’annulation des licences et procédures injustifiées du point de vue légal, d’améliorer la possibilité de contester les procédures administratives et la transformation numérique, et de renforcer les mécanismes de recours contre les cas de corruption, ainsi que les garanties de protection pour les lanceurs d’alerte et les dénonciateurs.

La recherche insiste également sur la nécessité de renforcer la connaissance pour identifier les foyers de corruption auxquels sont confrontées les entreprises, et d’accompagner le développement des capacités du secteur privé par la sensibilisation, la formation, et la fourniture d’un guide pour faciliter la lutte contre la corruption, comme troisième étape.

Quatrièmement, la recherche propose l’institutionnalisation du dialogue entre les secteurs public et privé dans le domaine de la gouvernance et de la prévention de la corruption, et l’établissement d’une cartographie des risques de corruption dans le domaine de l’investissement et des affaires.

En outre, la recherche nationale officielle affirme que la corruption affecte la confiance des investisseurs et le climat des affaires, et a un impact sur l’attractivité de l’économie nationale.

Pour faire face à cette situation, la recherche nationale suggère que le secteur privé doit être considéré comme un acteur indispensable dans la réalisation des objectifs de prévention de la corruption et de sa lutte au niveau national.

La recherche nationale sur la corruption réalisée par l’Instance Nationale de l’Intégrité, de la Prévention de la Corruption et de sa Lutte révèle que 68 % des entreprises marocaines (sur 1100 entreprises sondées) considèrent que la corruption est répandue ou très répandue au Maroc.

Les résultats de la recherche nationale montrent également que seulement 8 % de ces entreprises ont exprimé un avis contraire, c’est-à-dire que la corruption est peu répandue ou très peu répandue.

Ces entreprises estiment que les domaines les plus susceptibles de corruption sont, respectivement : les licences et autorisations, les marchés, et l’emploi.