Politique

L’Algérie expulse un journaliste de nationalité algérienne, et « Jeune Afrique » défie le voisin oriental avec le Sahara marocain

Les autorités algériennes ont expulsé un citoyen exclusivement de nationalité algérienne en raison de son exercice de la profession de journalisme pour le magazine « Jeune Afrique », que le régime considère comme hostile.

Le ministre algérien de la Communication, Mohamed Laâgab, a déclaré avant-hier jeudi à Oran que l’interdiction d’entrée du journaliste Farid Allel à l’Algérie ne concerne pas sa nationalité algérienne mais concerne le média pour lequel il travaille, « Jeune Afrique », qui a adopté des positions « non amicales » envers l’Algérie.

Le ministre a répondu à une question d’un journaliste suite à une visite à Oran que « Farid Allel est le bienvenu en Algérie en tant que citoyen algérien, mais le magazine pour lequel il travaille n’est pas le bienvenu. Si sa position change, il sera alors le bienvenu. »

Il a également déclaré qu’il était un citoyen algérien, mais en même temps journaliste pour un magazine non accueilli. Lorsque ce média exploite sa nationalité algérienne et entre de manière détournée pour mener des activités journalistiques, cela est inacceptable.

Laâgab a souligné que l’Algérie ne renonce jamais à ses fils et que l’affaire ne concerne pas sa citoyenneté mais concerne le magazine « Jeune Afrique » dans lequel il travaille et qui a adopté des positions éditoriales non amicales envers l’Algérie, parfois publiant des informations incorrectes, d’autres fois exagérées et ne parlant jamais de ce qui est positif en elle, ajoute le ministre algérien.

Le magazine « Jeune Afrique » n’a pas tardé à répondre au ministre algérien, déclarant que les justifications fournies par le ministre étaient inacceptables, et que le ministre de la Communication serait plus crédible s’il précisait les « positions éditoriales hostiles » auxquelles il faisait référence, et expliquait les informations « incorrectes » ou « exagérées » que « Jeune Afrique » publiait sur l’Algérie.

La revue française a continué en disant que si le ministre faisait référence à nos articles sur le Sahara marocain, alors on pourrait comprendre l’embarras dans lequel il se trouvait car en le mentionnant, il sortirait son pays de la neutralité qu’il prétendait avoir sur la question du Sahara marocain, affirmant toujours qu’elle n’était pas partie à ce conflit artificiel.

La revue a également noté que l’expulsion d’un citoyen du pays dont il détient la seule nationalité est un précédent en termes d’ingérence dans les libertés.

L’organisation « Reporters sans frontières » a condamné l’expulsion de Farid Allel, qui travaille pour « Jeune Afrique » et réside en France, du territoire algérien à Paris après 13 heures d’attente, déclarant que cette expulsion était un obstacle inacceptable à la liberté de la presse.

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