Société

La dépense pour le sacrifice de l’Aïd épuise un tiers du revenu annuel des ménages

Actuellement, la flamblée des prix des moutons destinés au sacrifice de l’Aïd al-Adha est au cœur des discussions dans divers milieux sociaux. Les prix de ces moutons ne descendent pas en dessous de 3000 dirhams, ce qui pèse lourdement sur de nombreuses familles marocaines qui se plaignent de l’inflation des prix des sacrifices, notant que leur pouvoir d’achat continue de s’effondrer.

Malgré les conditions économiques et de vie difficiles pour de nombreuses familles, celles-ci restent engagées à acheter des sacrifices malgré la hausse des prix, même si cela signifie que le chef de famille doit emprunter.

Dans ce contexte, l’analyste économique Rachid Lahlou a noté que la situation économique nationale n’est pas au meilleur de sa forme, en particulier avec un taux de chômage atteignant presque 14% et un revenu moyen des citoyens de 30 000 dirhams par an, avec certaines régions où le revenu annuel des individus ne dépasse pas 9000 dirhams.

Lahlou a expliqué que l’achat d’un sacrifice pour l’Aïd à des prix actuels du marché, qui varient entre 3000 et 6000 dirhams, signifie dépenser un tiers du revenu annuel en un seul jour, ce qui est, selon lui, irréaliste.

L’expert économique a ajouté que les musulmans ne sont pas obligés de pratiquer ce rite, car il s’agit d’une Sunna et non d’une obligation. Il a noté que le roi sacrifie pendant l’occasion au nom de tous les Marocains, ce qui confirme que les citoyens peuvent renoncer à cette pratique religieuse.

Lahlou a insisté sur le fait que si la situation économique reste inchangée jusqu’à l’année prochaine, cela conduira inévitablement à l’abandon par les Marocains de cette pratique.

Il a souligné que recourir à l’emprunt n’est pas une solution, car la loi islamique n’autorise pas une personne à emprunter avec intérêt pour accomplir une Sunna. Il a alerté sur le fait que se tourner vers les prêts lors des occasions affaiblira le revenu individuel de manière difficilement gérable.

Lahlou a souligné que cette occasion religieuse a pris un caractère social, ce qui nécessite l’intervention des acteurs religieux pour éduquer les citoyens et les encourager à équilibrer entre revenu et dépense.

Selon Rashid Lahlou, la situation économique actuelle rend la dépense pour l’Aïd pesante, particulièrement avec des salaires bas et des périodes de sécheresse successives, réduisant le nombre de têtes de bétail, qui varie entre 4 et 6 millions, contrairement aux promesses de l’ancien ministre de l’Agriculture, actuellement Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, qui avait promis d’atteindre 8 millions.

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