L’ascension de l’extrême droite… cela affecte-t-il les relations de l’Union européenne avec le Maroc ?

La victoire de l’extrême droite lors des élections européennes qui se sont déroulées dimanche dernier en France a dominé les gros titres des médias internationaux, suscitant des inquiétudes quant à l’impact de ces résultats sur les relations de l’Union européenne avec plusieurs pays, dont le Maroc qui est un partenaire stratégique de l’Union européenne.

Le parti d’extrême droite « Rassemblement National » a dominé les élections européennes, obtenant 31,37 % des voix, suivi par la majorité présidentielle avec 14,6 % des voix, selon les résultats finaux publiés par le ministère de l’Intérieur lundi dernier.

Les analystes excluent que ces résultats aient un impact négatif sur les relations bilatérales entre le Maroc et l’Union européenne, car les relations entre Rabat et Bruxelles sont encadrées par des traités et des accords et ne dépendent pas de la couleur politique qui domine le Parlement européen.

Dans ce contexte, l’analyste économique, Mohammed Jedri, a exclu que l’ascension de l’extrême droite lors des dernières élections européennes puisse nuire aux intérêts du Maroc au moins à court et moyen terme, soulignant que le discours de l’extrême droite est destiné à la consommation interne uniquement.

Jedri a déclaré au journal « Al Amk » que le Maroc est lié par des contrats commerciaux et économiques avec l’Union européenne d’une part, et avec un ensemble de pays de l’Union européenne d’autre part, qui régulent la relation entre ces parties et qui stipulent des garanties protégeant leurs droits.

Il a ajouté que ce point est confirmé par la Première ministre italienne qui appartient à ce courant, et qui a commencé à changer son comportement, mais n’a pas réussi à changer la politique étrangère et économique de l’Italie, et donc, le slogan de l’extrême droite est uniquement pour la consommation interne et ne vise pas les partenaires principaux de l’Union européenne, selon ses termes.

Dans une déclaration à la revue française Jeune Afrique, Najib Mehtedi, professeur de sciences politiques à l’Université Hassan II de Mohammedia, a insisté sur le fait que ces élections ne devraient pas remettre en question l’essence des relations entre Rabat et Bruxelles, soulignant que l’accord de partenariat avec l’Union européenne est généralement en faveur de l’Europe et fait partie de la continuité des échanges inégaux entre le Nord et le Sud.

C’est le même avis exprimé par le professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, Zakaria Abou Dhahb, dans une déclaration au journal français, notant que ces résultats n’affecteront pas significativement les relations entre le Maroc et l’Union européenne, car « les membres du Parlement européen, quel que soit leur couleur politique, doivent s’appuyer sur les chartes fondatrices et les traités relatifs au fonctionnement de l’Union européenne ».

Il convient de noter que juste après la révélation des résultats provisoires dimanche soir dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et l’appel à des élections législatives anticipées, le premier tour devant avoir lieu le 30 juin et le second le 7 juillet.