Société

Le tribunal criminel de Tanger condamne les associés de « Jacques Bouthier » à 34 ans de prison ferme

La Chambre criminelle de première instance du tribunal d’appel de Tanger a condamné, dans les premières heures du mercredi matin, sept accusés dans l’affaire des associés de « Jacques Bouthier », pour des crimes liés à la traite des êtres humains, au harcèlement, à la corruption, et à la non-dénonciation d’un crime.

Le tribunal a condamné l’accusée principale, « Lubna H. », à 10 ans de prison ferme, tandis que son époux « Hamza Z. » a écopé de six mois de prison avec sursis. « Rachid M. », « Mohamed Y. », « Idriss B. », « Imane A. », « Emmanuel B. » et « Zakaria A. » ont été condamnés à quatre ans de prison chacun.

Avec ces verdicts, la Chambre criminelle de première instance clôt ce dossier qui avait été retardé pendant deux ans, la séance de délibération ayant duré 12 heures avant que le jugement ne soit prononcé contre les sept accusés, totalisant 34 ans de prison.

La Chambre criminelle de première instance de Tanger avait commencé, mardi, à tenir les séances du procès connu sous le nom de l’affaire « les associés de Jacques Bouthier », où plusieurs responsables de sa compagnie à Tanger étaient jugés pour des accusations criminelles graves, notamment « la traite des êtres humains ».

Aïcha Klaa, présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes, partie civile dans l’affaire, et représentante des victimes de Jacques Bouthier, a déclaré lors de la session que le suivi judiciaire de Jacques Bouthier par la justice française pour « traite des êtres humains » avait encouragé les victimes de ses entreprises à Tanger à porter plainte contre lui.

Klaa a ajouté qu’une des victimes avait déclaré dans les procès-verbaux de la police que Jacques Bouthier l’avait harcelée et lui avait envoyé des messages offensants via l’application de messagerie instantanée WhatsApp, et que certaines victimes avaient été licenciées pour ne pas avoir cédé aux désirs sexuels de leurs employeurs.

Selon Klaa, « Jacques Bouthier » et les dirigeants de ses filiales à Tanger avaient exploité la situation sociale des victimes pour se livrer à « la traite des êtres humains en exploitant sexuellement les travailleuses », ajoutant que ses entreprises organisaient des voyages à l’étranger pour que « le pédophile français Boutiher puisse jouir de la vue de leurs corps ».

L’avocate a déclaré que le directeur de l’une des filiales de l’entreprise de Jacques Bouthier « harcelait les travailleuses et leur disait que le propriétaire de l’entreprise préférait les filles minces avec de petits seins », et que les sept détenus « étaient impliqués dans le leurre des victimes après avoir organisé des fêtes alcoolisées, et il pourrait y avoir d’autres victimes ».

L’avocate des victimes a demandé, dans le cadre de ses revendications civiles, la condamnation des accusés pour les actes qui leur sont attribués et les accusations portées contre eux par le ministère public, ainsi qu’une indemnisation de trois victimes à hauteur de 500 millions de centimes chacune, et une indemnisation de trois autres victimes à 300 millions de centimes, et pour la société, une indemnisation des six victimes à 500 millions de centimes chacune.

Dans son intervention, le représentant du ministère public a demandé au président de la séance de condamner les six accusés pour les crimes qui leur sont imputés, en renforçant les peines.

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