La crise des étudiants en médecine stagne et inquiétude quant au sort des futurs médecins

e spectre d’une « année blanche » est plus proche que jamais pour les facultés de médecine et de pharmacie au Maroc, avec la poursuite du boycott des examens par les étudiants pour le neuvième mois consécutif. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdelatif Miraoui, a menacé de donner la note zéro à tous ceux qui décident de boycotter les examens, une décision que les experts considèrent comme une « intervention injustifiée dans les prérogatives des enseignants ».
Tandis qu’Abdelatif Miraoui, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, profite de ses vacances, comme le reste des membres du gouvernement depuis le début du mois en cours, ignorant la crise des étudiants en médecine et en pharmacie, ces derniers attendent avec anxiété leur sort incertain, surtout avec la fin de l’année scolaire qui approche sans solutions claires, craignant des retards dans leurs diplômes et l’impact de cela sur le secteur de la santé.
La Commission nationale des étudiants en médecine, dentisterie et pharmacie a accepté la proposition gouvernementale après des sessions de dialogue avec les responsables gouvernementaux et les représentants des ministères concernés, après consultation de tous les bureaux et conseils d’étudiants formant la Commission nationale, à condition que certaines points clés soient modifiés.
Les modifications proposées par les étudiants comprennent uniquement la nécessité d’appliquer l’ingénierie pédagogique appropriée à la décision de réduire les années d’étude, tout en exemptant les promotions de la première à la cinquième année de l’année universitaire 2023/2024 de cette décision, et en les rattachant au règlement pédagogique ancien.
La commission a également exigé la levée de toutes les sanctions disciplinaires imposées aux étudiants, y compris les suspensions des représentants et la dissolution des bureaux et la note zéro, et d’offrir aux étudiants deux chances par semestre pour passer les examens, afin d’augmenter les chances de succès et de réduire la pression sur les étudiants.
La commission a insisté sur la nécessité de rédiger un procès-verbal d’accord signé entre les parties concernées pour garantir le respect des modifications proposées et la transparence de leur mise en œuvre, des propositions que certains acteurs voient comme fondamentales pour les droits des étudiants.
Concernant les sanctions imposées aux étudiants, que les étudiants demandent à lever, le président de l’Observatoire national de l’éducation et de la formation, Mohammed Drouiche, dans une interview avec le journal « Al Amk », a déclaré qu’elles étaient en principe illégales, car elles ont été émises sans suivre les procédures légales nécessaires, telles que l’avertissement et la réprimande. Il a souligné que l’enseignement supérieur devrait être un cadre pour former des élites et créer des personnalités nationales qui croient que la citoyenneté implique des droits et des devoirs.
Quant au report de la décision de réduire les années d’étude à six ans pour une année supplémentaire, Drouiche a expliqué que cela pourrait être modifié en insérant un article dans le décret ou la décision réglementaire comme la phrase « les dispositions de ce décret ou de cette décision s’appliquent à partir de septembre 2024 et ne concernent pas les étudiants inscrits jusqu’à sa publication », notant que le refus du ministère aux propositions des étudiants reflète une obstination injustifiée.
Concernant le passage des examens et la proposition des étudiants de leur accorder le droit à une session ordinaire et de rattrapage, Drouiche a critiqué les ordres donnés aux étudiants de passer les examens, car ils n’avaient pas reçu de cours théoriques ou de formations cliniques pendant la période de boycott qui a duré neuf mois, notant que certains responsables « ont une mentalité figée dans des années révolues ».
Le président de l’Observatoire national, Mohammed Drouiche, a considéré l’annonce par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdelatif Miraoui, de donner « le point zéro » aux étudiants en médecine et en pharmacie qui boycottent les examens comme une intervention injustifiée dans les prérogatives des enseignants, expliquant que les enseignants sont la seule autorité habilitée à évaluer les performances des étudiants en fonction de leurs réponses aux examens ou aux formations. Drouiche a dit : « Si le ministre va donner le point zéro, alors les services des enseignants devraient être dispensés. » Où est le problème ?
Les étudiants voient en Abdelatif Miraoui le responsable de la crise ayant atteint ce stade, et cette situation prouve jour après jour l’incapacité totale du ministère responsable de résoudre les problèmes de l’enseignement supérieur au Maroc, menaçant l’avenir d’une génération entière de médecins, de pharmaciens et de dentistes.
Plus tôt, une source proche de la Commission nationale a déclaré au journal que « il est inconcevable que le gouvernement, en raison de son entêtement et de son insistance à ignorer nos demandes légitimes, ne parvienne pas à trouver une solution à une crise qui a duré plus de 7 mois », indiquant que tant que c’est le cas, les ministres concernés devraient présenter leur démission.
Drouiche est allé dans le même sens, disant « que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a fait plusieurs erreurs dans la gestion de la crise des étudiants en médecine et en pharmacie, et qu’Abdelatif Miraoui, le ministre responsable du secteur, est celui qui porte la responsabilité de l’échec à trouver des solutions acceptables pour toutes les parties ».
Il a également confirmé que les étudiants portent une partie de la responsabilité pour être entrés dans l’escalade dès le début, notant qu’il aurait été possible d’éviter l’escalade, ce que la Commission nationale a reconnu à plusieurs reprises, indiquant qu’ils sont « de jeunes adultes qui peuvent parfois s’écarter un peu du droit chemin, comme d’autres jeunes de ce pays ».
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