Huile d’Olive : Le litre à 150 dirhams, Sabri, expert de l’olive, décrypte la crise qui secoue le secteur

Avec l’approche de la saison de la récolte des olives, les prix de l’huile d’olive devraient connaître une hausse significative. La conjoncture climatique défavorable, marquée par une sécheresse persistante, exerce une pression croissante sur la production oléicole marocaine. En effet, la raréfaction des précipitations engendre une diminution drastique des rendements, faisant craindre une flambée des prix de l’huile d’olive lors de la prochaine saison.
Les professionnels du secteur anticipent une envolée des cours, avec des prévisions atteignant 150 dirhams le litre. Cette hausse vertigineuse risque de fragiliser le pouvoir d’achat des ménages, notamment les plus modestes, et de compromettre l’accès à un produit alimentaire de base, jusque-là omniprésent sur les tables marocaines.
Dans une déclaration au journal “Al Oamk fr”, Hamid Sabri, président de l’Association marocaine des producteurs des olives et d’économie d’eau, a souligné qu’en plus de la sécheresse et des conditions climatiques difficiles, l’augmentation des prix de l’huile d’olive est également due au fait que de grands investisseurs achètent les récoltes des petites exploitations avant la maturité et la récolte, dans le but de « monopoliser et de réaliser des profits ».
Concernant la possibilité d’une baisse des prix en cas de précipitations, Sabri a écarté cette éventualité, affirmant que la présence de conditions favorables permettrait de revitaliser les oliviers éprouvés par des années consécutives de sécheresse, augmentant ainsi le volume de la production. Cependant, cet impact positif sur les prix des olives et de leur huile ne se manifesterait qu’à long terme, et non dès la prochaine saison.
Le président de l’association marocaine des producteurs d’olives a averti que la persistance de cette situation entraînera une perte d’emplois indirecte et contribuera à l’augmentation du chômage. En outre, la hausse des prix alourdirait le fardeau des citoyens, qui pourraient être contraints de renoncer à ce produit en raison des crises économiques successives qu’ils endurent.
Le même intervenant a conclu que les autorités compétentes sont tenues de renforcer le contrôle, d’accorder un soutien aux agriculteurs et aux moulins pour encourager les acteurs du secteur et d’empêcher les lobbies qui recourent au monopole pour contrôler les prix du marché et nuire ainsi aux citoyens.
Par ailleurs Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a tenu, le 5 août dernier, une réunion avec le président et les membres de la Fédération marocaine des industries de conserve des produits agricoles, portant sur les mesures à adopter pour protéger les industries agroalimentaires et la filière oléicole.
Selon un communiqué de presse du ministère, la réunion a porté sur la situation du secteur de la transformation des produits agricoles, notamment le secteur oléicole, et les mesures à prendre pour soutenir les entrepreneurs afin de maintenir l’activité de leurs unités dans un contexte difficile marqué par des années successives de sécheresse qui affectent gravement l’approvisionnement des unités de production, et dans un contexte international marqué notamment par l’inflation, l’augmentation des prix des intrants et la concurrence sur les marchés extérieurs.
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