L’augmentation des prix du poisson suscite la colère des citoyens, un professionnel révèle les raisons

Le marché du poisson au Maroc connaît une forte hausse des prix, notamment pour la sardine, qui est un élément essentiel sur les tables des Marocains, surtout pour ceux à revenus limités. Avec des prix dépassant les 25 dirhams par kilogramme dans certains marchés, cette augmentation provoque la colère de l’opinion publique et soulève des questions sur les causes de cette hausse soudaine.
Cette augmentation a poussé de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ainsi que des professionnels à demander une intervention gouvernementale urgente pour mettre un terme à cette flambée des prix, en prenant des mesures d’urgence pour soutenir les pêcheurs, organiser les marchés, lutter contre le monopole et garantir l’accès des consommateurs à des produits de la mer à des prix raisonnables.
En raison de la faible production et de la forte demande, les prix du poisson, notamment de la sardine, ont connu de fortes augmentations. À Asfi, par exemple, le prix de la sardine a atteint 400 dirhams par caisse, tandis qu’à Essaouira, il a grimpé à 500 dirhams.
Faible production
À ce propos, Abdelkader Touirbi, secrétaire national du syndicat national des marins et capitaines de la pêche maritime, explique que la principale raison de cette hausse des prix est la faible production due aux conditions climatiques variables.
Dans une déclaration au journal « Al Omk », Touirbi a indiqué que le secteur de la pêche est grandement affecté par les fluctuations climatiques et les courants marins le long de la côte, de Casablanca à Agadir. Les données des années précédentes montrent que la période de juillet à août a connu une baisse de production en raison de ces facteurs.
Touirbi estime que la faible offre est une conséquence naturelle des changements dans les courants marins, ce qui a rendu le marché du poisson instable et a directement affecté tant les consommateurs que les pêcheurs.
Touirbi insiste sur la nécessité pour les autorités responsables, notamment le ministère de tutelle, de mener des études complètes. Il souligne que l’impact négatif sur les poissons de surface, notamment le non-respect de la période de repos biologique, nécessite des mesures correctives urgentes.
Secteur non réglementé
Selon la même source, le secteur de la pêche maritime au Maroc souffre d’un manque de réglementation et de définition des périodes de pêche, ce qui contribue à aggraver les problèmes liés à la durabilité. De plus, le ministère de tutelle s’appuie sur les données de l’Office national des pêches, que Touirbi juge insuffisamment précises pour déterminer la période de repos biologique nécessaire pour garantir la durabilité de la pêche.
Le professionnel note que la période de repos biologique, régulièrement appliquée du 20 décembre au 20 avril dans les années 70 et 80, n’est plus respectée avec précision, ce qui a négativement affecté les stocks de sardines et d’autres poissons de surface, augmentant ainsi les prix.
Touirbi ajoute que les coûts du carburant et des combustibles restent élevés, atteignant 13 000 dirhams par tonne et pouvant aller jusqu’à 15 000 dirhams pour certains bateaux en une seule journée, causant de grandes pertes aux pêcheurs, surtout avec les coûts élevés et la faible production.
Le conférencier a également indiqué que l’augmentation des dettes et la diminution du nombre de bateaux sortant pour la pêche ont également contribué à cette hausse des prix, car seuls ceux qui possèdent un capital important peuvent se permettre de sortir en mer, ce qui entraîne une augmentation des prix en raison de la faible offre et de l’incapacité de certains bateaux à pêcher.
Touirbi souligne que les facteurs environnementaux ont eu un impact significatif sur la pêche maritime ces deux derniers mois, insistant sur la nécessité de tenir des sessions avec les professionnels du secteur pour trouver des solutions efficaces et corriger les erreurs qui affectent le domaine, dans le but de restaurer l’activité qui prévalait dans les années 70 et 80.
Abdelkader Touirbi, secrétaire national du syndicat national des marins et capitaines de la pêche maritime, prévoit que la production augmentera dans les mois à venir selon les données actuelles, ce qui pourrait affecter les prix du poisson, notamment la sardine.
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