Société

Un « manque criant » dans les cadres administratifs menace l’année scolaire et met Benmoussa dans une nouvelle impasse

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports fait face à de grands défis pour réussir cette rentrée scolaire, notamment un manque important dans les cadres administratifs. Ces derniers sont essentiels pour la mise en œuvre des différentes mesures et actions sur le terrain. Selon les observateurs du secteur de l’éducation, ce déficit est dû à l’absence d’un concours d’entrée pour la formation des cadres administratifs l’année dernière.

À ce sujet, Younes Firachine, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (CDT), a déclaré que le manque de cadres administratifs avait déjà été signalé au ministère l’année passée, en particulier après que ce dernier n’a pas organisé le concours d’accès à la formation des cadres administratifs dans les centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation.

Dans une déclaration au journal Al Omk, Firachine a précisé que ce problème s’aggravera l’année prochaine. Il a ajouté que ce déficit serait sans précédent en raison des dispositions du nouveau statut qui stipule que la formation durera désormais deux ans au lieu d’une seule année, comme c’était le cas avant, en plus du manque accumulé au fil des années précédentes.

Firachine a également souligné l’importance de l’application de l’article 77 du nouveau statut pour couvrir une partie de ce déficit. Il a ajouté que tout poste temporaire comblant ce manque doit être conforme aux dispositions du nouveau statut, notamment en ce qui concerne les compensations accordées aux personnes chargées de ces fonctions.

L’article 77 stipule qu’une période transitoire s’étendant du 1er septembre 2023 au 31 décembre 2030 permettra, sur demande, l’intégration des fonctionnaires ne faisant pas partie du cadre des gestionnaires éducatifs, classés au moins au premier grade et ayant effectivement exercé des fonctions administratives pendant au moins quatre ans, dans un grade correspondant à leur ancien grade au sein du cadre des gestionnaires éducatifs.

Firachine a ajouté que la situation actuelle est due au ministère qui n’a pas tenu compte des avertissements du Syndicat national de l’enseignement. Le syndicat avait mis en garde contre la fermeture de la formation des cadres administratifs dans un contexte de déficit, ce qui exercerait une pression importante sur les cadres en poste et ferait des réformes et des écoles pilotes annoncées par le ministère de simples « slogans ».

Il est à noter que ce manque dans les cadres administratifs s’ajoute à celui des enseignants, ce qui entraîne une surcharge des classes et la présence de sections multi-niveaux dans l’enseignement primaire, mettant ainsi le ministère de l’Éducation nationale dans une situation délicate.

Cette rentrée coïncide avec le recensement général de la population et de l’habitat qui a débuté dimanche dernier et se poursuivra jusqu’au 30 septembre. Cette opération a suscité des discussions en raison de la participation des enseignants, ce qui, selon certains observateurs, aggravera la pénurie d’enseignants. D’autres estiment cependant que le nombre d’enseignants impliqués ne dépasse pas 6 % de l’effectif total au Maroc, un chiffre qui n’affectera pas l’année scolaire.

Par ailleurs, l’annulation de l’initiative « Un million de cartables », qui visait à soutenir les familles marocaines en fournissant des cartables et des manuels scolaires aux élèves, a également soulevé des inquiétudes. Cette initiative contribuait à alléger les charges financières des familles et à lutter contre l’abandon scolaire. Avec son remplacement par un système de soutien financier direct, beaucoup craignent une hausse du taux d’abandon scolaire.

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