Crise judiciaire : Les greffiers s’insurgent contre la procrastination du ministère dans la mise en œuvre du statut particulier
Les greffiers ont poursuivi, ce mercredi, leur grève dans les divers tribunaux du Royaume pour le deuxième jour consécutif, accompagnée d’un sit-in devant le ministère de la Justice.
Cette mobilisation fait suite à l’appel du Syndicat national de la justice, affilié à la Confédération démocratique du travail, en réaction à ce qu’il qualifie de « lenteur » dans l’adoption d’un nouveau statut spécifique pour les greffiers.
Dans une déclaration au journal ´Al Oâmk fr’, Leila Benani, membre du bureau national du Syndicat démocratique de la justice, a affirmé que les employés du corps des greffiers rejettent « la politique de retardement et de report du règlement du projet de révision du statut des professionnels au profit de certains intérêts politiques et administratifs, visant à enterrer ce dossier ». Elle a également souligné l’état de « stagnation » dans lequel se trouve le projet de statut, bien qu’il ait été approuvé, au moins dans ses grandes lignes, par le ministère de la Justice.
Elle a affirmé que le projet de révision du statut des greffiers, approuvé par le ministère, est « non négociable et non sujet à compromis », rappelant que les membres du gouvernement sont constitutionnellement solidaires en ce qui concerne les accords contractés par les différents ministères. Elle a également critiqué la « duplicité du discours des représentants du ministère au sein du comité de dialogue sectoriel ».
Des sources bien informées ont rapporté que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, jeudi dernier, une réunion en présence du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et du ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, durant laquelle ce dossier a été discuté afin de trouver une issue à la situation actuelle.
Dans un communiqué précédent, le Syndicat démocratique de la justice a demandé au gouvernement, par l’intermédiaire de son chef, d’intervenir « pour éviter que ce secteur sensible et vital ne soit davantage perturbé, et pour assurer que le gouvernement tienne ses engagements convenus avec le ministère de la Justice en adoptant la version convenue du statut des greffiers ».
Le syndicat a également affirmé que l’ambiguïté de la position du gouvernement sur la question du secteur de la justice « ne fera qu’aggraver la situation, et que le secteur ne peut plus supporter davantage de tensions, d’autant plus qu’il a été l’un des premiers à entamer le dialogue sectoriel, considéré comme un pilier du dialogue social ». Le syndicat a averti que « le reniement des résultats obtenus pour des raisons connues ne nous dissuadera pas de continuer notre lutte jusqu’à l’obtention de nos droits légitimes et complets ».
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