Société

Une association accuse le HCP d’avoir exclu l’Amzigh du recensement et envisage une action en justice contre les résultats

L’Association Marocaine de Recherche et d’Échange Culturel a affirmé que « les résultats du recensement ne devraient pas servir de référence valable pour l’élaboration des politiques publiques linguistiques », et a décidé de contester les résultats de cette opération par tous les moyens juridiques possibles.

Dans un communiqué, l’organisation a souligné que « ce processus, censé contribuer à l’élaboration de politiques publiques tenant compte de la pluralité culturelle et linguistique, ne reflète pas la réalité linguistique et culturelle diversifiée du Maroc, notamment l’Amazigh qui constitue un élément fondamental de l’identité nationale ».

L’Association estime que le Haute Commissariat au Plan, « en ignorant l’Amazigh en tant que langue officielle reconnue par la Constitution marocaine depuis 2011, a montré des pratiques excluantes lors de la préparation des formulaires de recensement », ajoutant que « ces formulaires ne reposent pas sur les bases constitutionnelles et légales relatives à la diversité linguistique et culturelle du Royaume ».

Le communiqué a également mentionné que « malgré les affirmations répétées de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur la nécessité de respecter l’Amazigh en tant que partie intégrante de l’identité marocaine, un manque flagrant de cette langue a été observé dans la préparation du recensement, tant dans le langage utilisé dans les formulaires que dans la participation des chercheurs et de la société civile spécialisés dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique ».

En surveillant le déroulement de l’opération au début du mois de septembre, l’Association a constaté que les données collectées « ne reflètent pas la diversité linguistique réelle de la société marocaine », ajoutant : « Par exemple, la question sur la langue parlée par les citoyens dans leur vie quotidienne a été omise et remplacée par des questions en darija, ce qui pourrait affecter la précision des résultats ».

L’Association qualifie ces pratiques de « manipulation délibérée visant à réduire le nombre de locuteurs Amazighs dans le pays, similaire à ce qui s’était produit lors du recensement de 2014 », considérant que « la persistance dans la classification des Marocains en fonction de leurs dialectes sans tenir compte de la véritable pluralité culturelle du pays constitue une violation des dispositions constitutionnelles ».

L’Association Marocaine de Recherche et d’Échange Culturel a appelé à « ne pas publier les données relatives à la diversité linguistique, estimant que la méthode de collecte de ces données ne repose pas sur des références constitutionnelles claires ». Elle a également invité à « ouvrir un débat public et exhaustif sur le respect de la diversité linguistique et culturelle dans le cadre des politiques publiques », et a affirmé sa volonté de contester les résultats du recensement par tous les moyens juridiques à sa disposition.

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