Culture

Bensaid : Cinquante ans d’inactivité pour certaines sociétés de production, tandis que les salles de cinéma réalisent des profits substantiels

Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné que plusieurs sociétés de production cinématographique, établies depuis les années 1970, n’ont jamais réussi à produire d’œuvre cinématographique avant d’être fermées. En effet, la législation actuelle, stricte, retire l’agrément à toute entreprise ayant cessé ses activités pendant quatre années consécutives.

Lors de l’examen détaillé du projet de loi sur l’industrie cinématographique par la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication à la Chambre des représentants, ce mercredi, Bensaid a expliqué que ces deux dernières décennies ont été marquées par la création d’entreprises de production dans le secteur du cinéma marocain. Auparavant, le Centre cinématographique marocain avait du mal à trouver des entreprises à soutenir, recevant entre 10 et 12 demandes par an.

Bensaid a précisé que le Centre cinématographique cherchait à soutenir des entreprises de production pour réaliser des films marocains, mais le secteur a évolué avec la formation de nombreuses écoles de cinéma, produisant annuellement des centaines de jeunes talents. En conséquence, le nombre de demandes de soutien a grimpé à entre 100 et 150 par an. Il a insisté sur la nécessité de réviser les lois pour aider les jeunes, les entreprises et les producteurs à se développer dans ce domaine, car la production est le seul métier qu’ils exercent.

Le ministre a également souligné qu’auparavant, un entrepreneur pouvait combiner l’organisation d’événements avec la production cinématographique, ce qui posait des problèmes pour l’obtention de soutien. Il a noté qu’un investisseur peut financer plusieurs entreprises, mais ne devrait pas pouvoir soumettre des demandes de soutien pour plusieurs sociétés de production afin d’éviter l’accumulation des fonds.

Il a insisté sur l’importance de permettre à tous d’accéder au soutien du Centre cinématographique marocain pour la production de films, affirmant que ceux qui étudient le cinéma dans des institutions spécialisées aspirent à devenir cinéastes. Par conséquent, il est crucial de leur offrir des opportunités, sinon les écoles et institutions cinématographiques soutenues par l’État n’auraient pas de sens, malgré la formation annuelle de centaines de jeunes.

Par ailleurs, le ministre a précisé que les producteurs ne doivent pas toujours compter sur le soutien du Centre cinématographique marocain pour réaliser des œuvres cinématographiques répondant aux attentes des Marocains, notamment dans les genres du cinéma historique et pour enfants. Il est impératif qu’ils disposent des ressources nécessaires pour améliorer leur niveau et se faire une place sur le marché international.

Il a également insisté sur la nécessité d’encourager la production d’un grand nombre de films pour garantir du travail aux acteurs et techniciens, ainsi que pour offrir des opportunités aux nouveaux diplômés des écoles et instituts de cinéma. Le projet de loi sur l’industrie cinématographique vise à instaurer une dynamique positive permettant à ces jeunes de trouver des emplois dans le domaine du cinéma.

En outre, le ministre a souligné que les investisseurs dans les salles de cinéma réalisent des bénéfices considérables, surtout dans les grandes villes, et a noté que ce secteur a connu une certaine vitalité ces dernières années. Il a ajouté que les petites villes dépourvues de cinémas nécessitent également une présence de l’État.

Bensaid a indiqué que “toutes les salles de cinéma ne sont pas rentables”, et qu’il envisage de discuter avec les exploitants pour réduire le prix des billets à 30-40 dirhams afin de permettre aux jeunes et aux enfants de voir les films.

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