Crise de la justice : les greffiers maintiennent la paralysie des tribunaux face à l’inaction gouvernementale

La crise persistante du secteur judiciaire marocain, qui s’étend désormais sur dix mois, entre dans une phase critique avec l’annonce de grèves prévues pour début octobre. Ces mouvements sociaux, animés par une volonté légitime de changement, se dressent en réponse à l’« indifférence gouvernementale » face aux revendications des greffiers, dont l’une des principales exigences demeure l’instauration d’un statut fondamental « équitable et incitatif ».
Dans un communiqué parvenu au journal « Al Oamk fr », le Syndicat national de la justice, affilié à la Confédération démocratique du travail, a déclaré la tenue d’une grève nationale les 1er, 2 et 3 octobre 2024.
Parallèlement, le syndicat appelle ses membres à porter un brassard rouge lors des journées de travail des 30 septembre et 4 octobre 2024, en organisant également des sit-in pour manifester leur mécontentement. Il exhorte ainsi les employés de la justice, qu’ils soient en poste dans les tribunaux, les centres du juge résident, les directions régionales ou l’administration centrale, à s’engager massivement dans cette mobilisation nationale.
Démocratique dans son orientation, le syndicat met en lumière une situation de crise qui perdure depuis plus de neuf mois, conséquence directe des grèves initiées pour des revendications essentielles, notamment l’instauration d’un statut garantissant une amélioration tangible des conditions financières et la reconnaissance des greffiers.
Il condamne avec vigueur le « silence » et l’« ignorance » du gouvernement, affirmant que cela constitue une atteinte manifeste aux droits d’une catégorie professionnelle cruciale pour le renforcement du système judiciaire. Le syndicat avertit que le maintien du statu quo risque de compromettre les droits des justiciables et de tous les citoyens se tournant vers la justice pour faire valoir leurs droits.
De surcroît, il met en garde contre le risque que cette crise engendre un recul de la confiance envers le service public de la justice, sapant ainsi les efforts de l’État en matière de promotion de l’investissement. Le gouvernement est tenu pour entièrement responsable des conséquences potentielles sur le secteur, face à son entêtement et son refus d’honorer les accords préalablement établis.
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