Rabat : Les étudiants de médecine en grève luttant contre le mépris gouvernemental

Les étudiants en médecine, et en pharmacie ont entrepris, ce samedi 5 octobre, une mobilisation nationale dans la capitale, Rabat, en défense de leurs revendications et en dénonciation des agressions morales et physiques subies par les étudiants, les médecins et leurs familles. Ils souhaitent également condamner les poursuites judiciaires à l’encontre de plusieurs d’entre eux et de plusieurs médecins internes ».
Dans ce contexte, les étudiants en médecine ont boycotté les examens, d’hier, vendredi 4 octobre 2024, pour la sixième fois depuis le début de la crise des facultés de médecine et de pharmacie au Maroc en décembre dernier, en raison du « mépris du gouvernement face à leurs principales revendications », parmi lesquelles ils citent « la qualité de la formation avec le maintien d’une septième année, le retour de leurs collègues expulsés des universités suite aux manifestations, et l’organisation des examens en deux sessions, normale et de rattrapage ».
La commission nationale des étudiants en médecine, pharmacie et dentisterie a estimé que « la programmation renouvelée des examens de manière unilatérale constitue une nouvelle tentative de saper la médiation actuelle avec l’Institution du Médiateur du Royaume – à laquelle nous tenons – et que son sort sera similaire à celui des précédentes sessions ».
Un membre de la commission nationale des étudiants en médecine et en dentisterie a révélé, dans un entretien avec le journal « Al Oamk fr», que le taux de boycott avait atteint, selon les dernières statistiques, 94 % à l’échelle nationale jusqu’à 16h30 aujourd’hui, incluant 96 % parmi les étudiants des première et troisième années de la faculté de médecine et de pharmacie à Oujda, et 99 % parmi les étudiants en médecine dans les villes de Marrakech et de Laâyoune.
La crise des étudiants en médecine se poursuit depuis dix mois, tandis que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a annoncé les dates de reprise des cours dans les facultés de médecine et de pharmacie, sans que les étudiants n’interrompent leur grève, bien que les étudiants en pharmacie soient revenus dans leurs amphithéâtres après avoir signé un procès-verbal d’accord avec le ministère concerné sous la houlette du Médiateur du Royaume.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, le lundi 30 septembre au soir, que les facultés de médecine et de pharmacie prendraient plusieurs mesures concernant le secteur médical, « alors que le Médiateur du Royaume n’a pas encore réussi à trouver une solution avec les représentants de certains étudiants déscolarisés ».
Dans un communiqué dont le journal d’«Al Oamk fr » a reçu une copie, le ministère a précisé qu’il a été décidé de permettre aux étudiants ayant passé les examens du premier semestre lors de la session du 5 septembre 2024 de compléter les examens du second semestre lors d’une session exceptionnelle qui a débuté le vendredi 4 octobre 2024, en plus d’autres mesures.
Pour sa part, Marwan Bakar, membre de la commission nationale des étudiants en médecine, dentisterie et pharmacie, a insisté, sur le fait que les étudiants ne se rendraient pas dans leurs facultés pour passer les examens avant la signature d’un procès-verbal d’accord entre leurs représentants et le ministère compétent, soulignant que même les dates annoncées par ce dernier « ne sont pas appropriées ni logiques ».
Bakar, également président du conseil des étudiants en médecine et pharmacie à Oujda, a déclaré : « Nous sommes fermement attachés à la poursuite de notre boycott jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites, y compris le retour de nos collègues expulsés et l’annulation des poursuites judiciaires à l’encontre de nos camarades ».
Il a rappelé que la commission nationale des étudiants en médecine a réaffirmé à plusieurs reprises que les étudiants ne consentiraient pas à passer les examens sans que des conditions adéquates ne soient réunies, telles que la possibilité de préparer, l’annonce de deux sessions normales et de rattrapage et la signature d’un procès-verbal d’accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, ce qui signifierait la fin de la crise et l’atteinte d’un consensus entre les étudiants et le ministre compétent.
Le même interlocuteur a critiqué le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation pour avoir pris de telles initiatives, en référence à son communiqué annonçant les dates des examens et la reprise des cours, rappelant qu’il avait déjà annoncé des dates similaires en juin au milieu des efforts de médiation, ce qui avait conduit à l’échec de ces efforts.
Il est prévu que 27 étudiants en médecine internes comparaissent devant le tribunal de première instance de Rabat le 23 octobre prochain pour être jugés de rébellion et participation à un rassemblement non armé sans en sortir après avoir reçu des mises en garde légales, suite à leur participation à une sit-in devant la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat en protestation contre le refus du gouvernement de répondre à leurs revendications, malgré leur boycott des cours et des examens.
Par ailleurs, la commission nationale des étudiants en médecine, pharmacie et dentisterie a appelé « les sages de la nation à intervenir de toute urgence pour résoudre cette crise qui dure depuis trop longtemps, et à ramener les étudiants dans leurs amphithéâtres et leurs stages, afin de sauver ce qu’il reste de la formation médicale ».
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