Casablanca serre la vis sur la publicité urbaine

Dans une démarche visant à réguler l’espace publicitaire et garantir le respect des lois et de la morale publique, la municipalité de Casablanca s’apprête à imposer des restrictions strictes aux entreprises souhaitant installer des panneaux publicitaires dans les rues. Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le cadre du projet de cahier des charges qui devrait être approuvé par le conseil municipal lors de la session de mai prévue mercredi prochain.
Des règles strictes pour un espace public assaini
Le nouveau projet oblige les bénéficiaires d’autorisations publicitaires à s’abstenir d’inclure sur leurs panneaux toute image ou expression portant atteinte à l’ordre public ou contraire aux bonnes mœurs et aux traditions nationales. La promotion de produits nocifs pour la santé, tels que le tabac et les boissons alcoolisées, est également formellement interdite.
Une attention particulière est portée aux entreprises fictives ou non autorisées. Les publicités pour les sociétés de transport via applications mobiles non agréées et les entreprises de gestion pyramidale ou en réseau sont désormais proscrites, en raison de leurs liens fréquents avec des affaires d’escroquerie et de fraude.
Protection contre le piratage et contrôle renforcé
La municipalité a également introduit une clause contraignant les entreprises à mettre en place des programmes efficaces de protection contre les piratages informatiques qui pourraient détourner les panneaux publicitaires pour diffuser des messages illégaux ou contraires à l’ordre public – un incident qui s’était déjà produit dans le quartier d’Aïn Sebaâ.
Le projet stipule qu’aucune affiche publicitaire ne peut être installée avant que son contenu n’ait été contrôlé par le gouverneur de la préfecture ou son représentant, en coordination totale avec les services de sécurité et les autorités locales, pour garantir la conformité du contenu aux lois en vigueur.
Une réponse aux préoccupations sécuritaires
Ces amendements répondent aux observations des services de la Wilaya de la Sûreté de Casablanca, qui avaient signalé des lacunes dans le cahier des charges approuvé en mai 2024, notamment l’absence de dispositions interdisant l’obstruction des caméras de surveillance urbaine ou fixant des délais pour l’entretien des installations publicitaires afin d’éviter les chutes ou les défaillances techniques.
Par cette initiative, la municipalité de Casablanca cherche à limiter l’exploitation de l’espace public à des fins illicites et à garantir un environnement urbain sûr et sain, tant sur le plan visuel que sur le plan des valeurs.
La métropole économique du royaume, souvent considérée comme vitrine du Maroc moderne, entend ainsi harmoniser son développement commercial avec le respect des valeurs sociales et culturelles qui fondent l’identité nationale.
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