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Le procès Hamidine s’est ouvert à Fès en présence de Benkirane

C’est une foule de nombreux sympathisants qui a accompagné le leader du PJD Abdelali Hamidine, ce mardi 25 décembre, à la Cour d’appel de Fès où s’est ouvert son procès pour “participation à un meurtre prémédité”. Poursuite engagée contre lui par le juge d’instruction près la même instance, suite à une plainte déposée par la famille Aït Ljid. Celle-ci a saisi la justice, plusieurs fois contre Hamidine, l’accusant d’être à l’origine du décès de Mohamed Aït Ljid Benaïssa en 1993. L’étudiant, au cours des événements de violence ayant secoué à l’époque l’université Dhar Al Mehrez à Fès, avait trouvé la mort suite aux affrontements entre gauchistes et islamistes, dont Hamidine faisait partie.

Le procès, reporté au 12 février à la demande des deux parties, s’est déroulé en présence de nombreux militants et leaders du parti de la Lampe, dont l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Très sollicité par les médias, ce dernier n’a pas souhaité toutefois s’exprimer longuement sur ce procès auquel il est venu assister en guise de soutien d’abord.

Le PJD a, en effet, constitué un comité de soutien de Hamidine, également député président de la commission de l’enseignement à la chambre des conseillers, dès que ce dernier a officiellement fait l’objet de cette poursuite le 7 décembre. Et c’est le ministre d’État chargé des Droits de l’homme en personne, Mustapha Ramid, qui est à la tête de ce comité faisant suite à une réunion “exceptionnelle” tenue le 10 décembre, sous la présidence du chef du gouvernement et secrétaire général du parti, Saad-Eddine El Othmani.

Le parti s’insurge contre cette poursuite qu’il qualifie d’“infondée”. Et pour cause, Hamidine avait déjà été jugé et condamné durant l’année des faits, à deux ans de prison ferme par la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès. Il avait été reconnu coupable de “participation à une réunion séditieuse au cours de laquelle sont exercées des violences ayant entraîné la mort”.

A la suite d’un arbitrage de l’Instance équité et réconciliation (IER) ayant remis en cause “l’aspect autoritaire” de la détention de Hamidine à l’époque, ce dernier a eu droit à une indemnité de 82.900 dirhams en réparation des “transgressions” subies.

“Pour nous, ce procès ne devait pas avoir lieu. Il s’agit d’une règle juridique stable et reconnue à travers toutes les instances juridiques du monde: une personne ne peut être jugée deux fois dans une même affaire”, déclare au HuffPost Maroc l’avocat du PJD Abdessamad Idrissi, en quittant le tribunal, cet après-midi.

Une affaire vide, pour ce dernier estimant que “cette poursuite ne respecte même pas l’ABC de la loi, ni l’immunité dont jouit Hamidine en tant que député”. “Le juge d’instruction a commis une grave erreur et nous avons l’espoir que la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès fasse respecter la justice”, nous confie-t-il.

Le PJD par, la voie d’un communiqué, avait aussi rappelé que non seulement l’affaire Hamidine avait déjà été jugée, mais aussi que deux plaintes avaient été classées, par la suite, par le procureur général en 2012, et par le juge d’instruction en 2013. “95 avocats se sont inscrits pour la défense de Hamidine, pour l’instant”, indique Me Idrissi, précisant que la demande du report se justifie également par le “besoin de calmer les esprits” et ”éviter tout dérapage”.

Un sit-in a été observé par la famille Aït Ljid à l’occasion devant la Cour d’appel. “Au PJD, nous nous sommes refusés d’en faire de même. Le parti a aussi mis en garde contre les slogans dans l’enceinte du tribunal par respect à l’objectivité de la justice”, insiste l’avocat.

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