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Seules trois radios privées sur 15, paient des droits d’auteurs au Maroc

Le compositeur Ahmed Al-Alaoui, président du « Syndicat des professions musicales » a révélé, mardi, lors d’un séminaire sur « Les droit d’auteur » à Rabat, que sur 15 stations de radio privées au Maroc, seules trois payaient des droits des auteurs.

Pour illustrer la maigreur de ces indemnités perçues par les auteurs et leurs ayant droits, l’artiste a indiqué que l’ensemble des chaînes de radio et de télévision publiques (24 chaînes) ne leur verse, de leur part,  qu’un million et 200 000 dirhams par an.

Il a souligné que les droits d’auteur se perdent en grande partie à cause du phénomène du piratage, citant notamment le cas de Darb Ghallef, mais aussi du fait de contrats d’exploitation conclus entre le géant américain Google et la  Société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM), dont le Maroc serait encore membre. Cependant, si Ahmed Alaoui dénonce ces contrats, le directeur du Bureau Marocain des droits d’auteur (BAMDA), avait déclaré avoir annulé la convention de coopération liant le BMDA et la SACEM.

Dans un autre témoignage, le cinéaste Hassan Benjelloun, président de « l’Union des cinéastes et réalisateurs marocains », a de son côté, longuement, évoqué « l’injustice » à laquelle se sont confrontées les réalisateurs des années durant, du fait que le BAMDA ne les considérait pas comme des auteurs à part entière méritant des indemnités, à l’instar des scénaristes ou des musiciens. Cette situation n’a changé que plus tard avec la modification des lois régissant ce domaine. Le cinéaste a notamment évoqué les dizaines de salles de cinéma qui ont été fermées, principalement à cause du piratage.

Les participants au séminaire, artistes, professeurs de droit et représentant du ministère public, ont tous rappelé l’ampleur des pertes financières et sociales engendré par le non respect de la propriété intellectuelle dans les différents domaines de la création à travers le monde. Certains chiffres ont ainsi fait état de pertes mondiales estimées à 200 milliards de dollars par an, et la perte de 750 000 emploi aux États-Unis uniquement.

Pour s’attaquer à ce problème au niveau national, les participants ont appelé à une gestion collective du BAMDA impliquant les artistes et les créateurs, et à fournir les ressources humaines et matérielles permettant au BAMDA de collecter et de distribuer ces droits, tout en activant les mécanismes de gouvernance au sein de cette instance.

Les participants ont également préconisé la modification des lois en vigueur en renforçant les systèmes de contrôle, en clarifiant les attributions du pouvoir judiciaire, et en créant une police spécialisée en la matière. L’accent a aussi été mis sur la nécessité de déployer de grands efforts au niveau de l’information, de la sensibilisation, et de l’éducation en général.

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