Slider، Sports

Ligue 1 : Yunis Abdelhamid, à un pas du grand chelem

S’il va au terme de Reims-PSG ce vendredi, le défenseur champenois sera l’unique joueur de champ à avoir disputé les 38 matchs de L1 dans leur totalité cette saison.

38 sur 38… Voilà la marque que vise Yunis Abdelhamid, 31 ans, le défenseur central du Stade de Reims. Trois ans que pareille « stat » n’a plus été réalisée dans l’élite, par le défenseur caennais Dennis Appiah (aujourd’hui à Anderlecht) en 2015-2016.

« J’ai peut-être une capacité physique à enchaîner les efforts, admet le gaillard de 1,90 m pour 83 kg, le sourire facile, qui déambule en souplesse dans le hall du Centre de vie Raymond-Kopa. Mais c’est beaucoup d’à-côtés. Je fais trois séances de muscu par semaine depuis le début de saison, beaucoup de travail aussi avec les kinés. Et encore beaucoup d’étirements et de récupération à la maison. Si je fais plus que les autres, je ne sais pas… Mais je fais pas mal. »

Pour durer, il faut aussi dribbler méformes, blessures, suspensions. « J’ai aussi cette capacité à ne pas trop écouter mon corps, reprend le grand Marocain. J’ai parfois de petits bobos qui arrêteraient d’autres joueurs. Moi, je continue, quitte à jouer strappé ou autre. »

« Etudiant, c’est une belle vie »

Seulement deux cartons cette saison, Abdelhamid fait profil bas quand ça chauffe : « Des fautes, j’en commets pourtant. Quand c’est le cas, j’essaie tout de suite de calmer le jeu. Je m’excuse auprès du joueur adverse, de l’arbitre et je me replace. Je ne perds pas mon temps à contester et c’est vraisemblablement pourquoi je passe entre les mailles du filet. Ou alors peut-être est-ce que je défends proprement… », ajoute-t-il dans un éclat de rire.

Sur un terrain, le natif de Montpellier est-il comptable de ses efforts ? « Non, je ne calcule pas trop, assure le titulaire d’un master de gestion, option finance, de l’université d’Aix-Marseille. En match ou à l’entraînement, je ne suis pas du genre à m’économiser. Je joue à l’instinct et c’est justement un point sur lequel je suis censé m’améliorer. »

À raison de 9 500 à 10 500 m par match, le n°5 Rémois aura couvert quelque 400 km cette saison… Mais loin de lui, l’idée de se plaindre. Rien n’est trop dur pour un garçon passé pro à la faveur de circonstances et à force d’acharnement. « Etudiant, c’est une belle vie, dit-il. Mais j’ai connu les boulots d’été, les préparations de commandes, aidé le papa sur les chantiers, etc. Alors quand on a la possibilité d’être footballeur professionnel, peu importe les obstacles à surmonter. Quand j’ai annoncé à mon futur ex-employeur qui me prenait dans son club en DH et m’offrait un poste de comptable que je déclinais pour aller à Arles-Avignon (NDLR : 5edivision), il m’a dit : « T’es fou, tu ne joueras jamais en Ligue 2… » Une fois que j’ai eu pris cette décision, j’ai tout donné en me disant que je verrais. Je n’avais pas grand-chose à perdre. Au pire, je retrouvais ma vie et je retournais à la comptabilité. »

Vers un départ cet été ?

Pour faire bonne mesure, Yunis se conforme au ramadan (5 mai – 4 juin) depuis la 36e journée, « une épreuve que je « pratique » depuis le collège et que je maîtrise aujourd’hui ». Ces jours-ci, le défenseur, quatre sélections avec les Lions de l’Atlas, attend avec impatience la communication de la liste d’Hervé Renard pour la CAN (21 juin – 19 juillet).

En club, la situation est plus compliquée. Homme de base de l’entraîneur David Guion, Abdelhamid est pourtant dans une situation paradoxale. Alors qu’il ne parvient pas à trouver d’accord avec ses dirigeants, il pourrait changer d’air cet été et jouer son dernier match avec Reims vendredi. Rien n’est jamais acquis, surtout dans le foot. Mais ça, le défenseur le sait depuis longtemps.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *