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« Inégalités élevées » au Maroc .. Les derniers chiffres sur les revenues des pauvres, des classes moyenne et des riches.

Le centre de recherche marocain «Policy Center for the New South » a publié une étude riche en enseignements sur l’inégalité des revenues au Maroc. Elle fourmille de chiffres et de données rares sur ce phénomène, analysant ses impacts socio économique et proposant des pistes de solutions.

Dans son introduction, l’étude menée par les économistes Uri Dadush et Hamza Saoudi, estime que «L’inégalité des revenus est élevée au Maroc. En 2013, la part du revenu national des 10% les plus riches au Maroc s’élevait à près de 32%, soit 12 fois plus que la part du revenu national des 10% les plus pauvres de la population”.En 2017, se basant sur une analyse statistique par déciles des revenues des marocains, l’étude conclue que « Le décile inférieur de la population a des revenus inférieurs à 4 dollars (environ 40 dirhams) par jour ».

Ce groupe « inclut tous ou presque tous les pauvres », selon la définition de la Banque mondiale du seuil de la pauvreté.Les 4 déciles suivants de la population dépensent entre 4 et 10 dollars par jour. Ce sont pour la plupart des personnes résidant à la campagne. “ Ces ménages, précise l’étude, ne sont pas définis comme pauvres, mais ils subissent certaines des privations identifiées dans la pauvreté multidimensionnelle».

Les 4 déciles suivants, représentent la classe moyenne qui gagnent entre 10 et 21 dollars par jour. Ce sont ceux qui « peuvent éventuellement se permettre une voiture économique ou mieux d’occasion, ainsi que divers appareils ménagers. Certains membres de ce groupe risquent de retomber dans la pauvreté ou presque, mais la plupart auront des ressources et des liens sur lesquels s’appuyer en cas de difficultés».

Le dernier groupe « comprend la population de la classe moyenne plus aisée et un petit groupe de familles relativement aisées dont le niveau de vie n’est pas très différent de celui des familles européennes de la classe moyenne et de la classe moyenne supérieure. Les familles les plus aisées de ce groupe sont celles qui peuvent, par exemple, se payer une automobile de luxe.

En fait, les voitures de luxe représentent 7% des voitures utilisées au Maroc et appartiennent probablement à environ 2,5 à 3% des familles ». Toutefois, l’étude souligne qu’il n’y a pas assez données disponibles pour ce groupe et pointe du doigt, à cet égard, la responsabilité du HCP.

Durant la dernière décennie, des efforts ont été déployés et « la part des personnes vivant avec moins de 2,15 dollars par jour est passé de 15,3% en 2001 à 4,2% en 2014», mais les inégalités persistantes engendrant « une grande frustration », ce qui peut « nuire à la croissance». Selon une récente enquête européenne, « 59% des jeunes Marocains âgés de 18 à 29 ans souhaitent quitter le Maroc, la plupart d’entre eux en permanence».

L’étude du « Policy Center », qui dépend de l’’OCP, appelle le gouvernement à déployer plus d’efforts pour réduire ces inégalités en agissant, notamment, sur le développement de l’enseignement, sur le renforcement de la croissance et en réduisant les inégalités à l’égard des femmes dans le domaine du travail.

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