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Le marché d’internet face à l’urgence de l’ouverture et la fin du monopole de Maroc Telecom

La vague récente de mécontentement sur les réseaux sociaux des clients Maroc Telecom suite aux perturbations du service Internet suite à la coupure d’un câble sous-marin, relance le débat sur la nécessité et l’urgence de l’ouverture du marché de l’internet fixe haut débit.

Le 7 septembre, IAM avait, ainsi, fait son mea-culpa dans un communiqué reconnaissant « quelques perturbations sur le service Internet » causées par un câble sous-marin endommagé. Une coupure similaire s’était déjà produite en avril 2012 causant des lenteurs et des coupures de connexion.

Selon les experts, ces crises répétitives sont la preuve des sous-investissements de l’opérateur historique en dépit de l’annonce récente d’un investissement de l’ordre de 10 milliards de DH à l’occasion de la signature d’une convention sur 3 ans avec le gouvernement pour développer les infrastructures et créer des milliers d’emplois. Mais cela sera t – il suffisant pour compenser plus d’un millier d’emplois supprimé suite à un plan de départs volontaires d’envergure annoncé en 2017 par IAM ?

Ces investissements restent faibles selon les spécialistes qui relèvent que si « IAM investit 10% de son chiffre d’affaire, les opérateurs alternatifs investissent, eux, plus du triple ». Par ailleurs, IAM, ajoute les mêmes sources, « continue de remonter le double du budget d’investissement en dividendes majoritairement libellés en devis étrangère et ce au détriment de la balance des paiements et des réserves de change du pays».

Au Maroc, l’opérateur historique a le monopole de ce segment du marché, ce qui entrave le développement du pays à plusieurs niveaux et ne manque pas de faire réagir la Banque mondiale qui a pointé, dans un récent rapport, le manque de concurrence dans le secteur télécom et le nombrée limité des opérateurs.

Face à cette situation, l’opérateur Inwi avait porté plainte contre Maroc Telecom en 2018 pour « concurrence déloyale » lui réclamant 5,5 milliards de DH de dommages et intérêts pour le retard dans le partage des infrastructures détenues par l’opérateur historique. Pour Inwi, « le partage des infrastructures est, à l’échelle mondiale, un levier indispensable de l’ouverture à la concurrence ». Une concurrence qui favorisera, également, la création d’emplois.

Ce problème concurrentiel et juridique entre deux groupes télécoms est en passe de devenir un blocage pénalisant le consommateur et retardant le développement économique, numérique et sociale du pays. Et Il ne s’agit pas d’un problème propre au secteur des télécoms.

Après avoir été précurseur en matière de télécoms au début du siècle, le Maroc est aujourd’hui l’un des rares pays où l’opérateur historique détient encore 99,9% du marché du fixe et de l’ADSL (haut débit fixe). Par voie de conséquence, seuls 1.5 million de foyers sur plus de 6 millions sont raccordés au réseau ADSL. Le consommateur marocain est privé de son droit de choisir librement son fournisseur d’accès, avec des répercussions regrettables sur la qualité.

 

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