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Selon MIPA, la majorité des marocains veulent des frontières ouvertes avec l’Algérie

Un sondage de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a révélé mardi qu’environ 90% des marocains souhaitent que les frontières entre le Maroc et l’Algérie s’ouvrent et 53% d’entre eux disent avoir une préférence pour vivre en Tunisie.

Intitulé « Rapport sur l’intégration maghrébine », ce sondage, le premier du genre, a été réalisé par MIPA avec le soutien de la Fondation américaine POMED, afin de mesurer les perceptions de quelques 1200 marocains sur ce sujet à quelques jours du 31eme anniversaire de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).

53% des sondés disent avoir une préférence claire pour vivre en Tunisie, dans le cas où ils auraient la possibilité de vivre dans un pays du Maghreb autre que le Maroc. Cela est dû à « la liberté relative que connait ce pays » a indiqué Mohamed Masbah, directeur de MIPA et l’un des auteur du rapport avec Rachid Aouraz, lors d’une conférence de presse à Rabat.

La Tunisie arrive également en tête des destination de voyage des marocains dans cette région. Environ 31% des marocains se rendent dans un pays du Maghreb pour participer à des conférences, 20% pour le tourisme, et 18% pour les affaires. Le reste pour des visites familiales ou amicales.

Si la plupart des sondés ont des liens familiaux ou d’amitié avec le Maghreb, la majorité écrasante (83 %) disent avoir seulement des liens d’amitié (11% de ces liens se sont arrêtés). 45% ont des liens l’Algérie, suivis de la Tunisie, puis la Libye. L’un des objectifs de l’étude est de connaitre la profondeur des liens sociaux existant dans cette région du monde arabe. 91% estiment que les maghrébins sont proches culturellement, alors que tous les sondés (la tranche d’âge 36 – 49 ans) sont convaincus de l’importance de la promotion des échanges économiques pour  renforcer l’intégration maghrébine et dépasser les différends politiques notamment la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie.

D’ailleurs les raison de l’échec de l’UMA résident, selon 48,33%, dans ces différends: 22,72% estiment que l’échec est dû à la volonté de domination de certains pays, 11,79% à la crainte de l’ouverture économique, 5,70% à cause de stéréotypes défavorables sur l’image des maghrébins et 5.24% en raison de « l’exclusion » de la culture berbère.

Ce rapport annuel sur l’intégration maghrébine a été réalisé, principalement, à l’aide d’une méthodologie quantitative, à travers un sondage en ligne basé sur la technique du « quota » avec trois échantillons: sexe, âge et la région du Maroc.

Dans une déclaration au journal « Al Oâmk »,  Mohamed Masbah précise que: «Au départ, nous avons ciblé uniquement les hommes d’affaires, les chercheurs et les acteurs de la société civile, mais au fil du temps, l’échantillon s’est élargi à 50% de femmes et 50% d’hommes. Nous avons pris toutes les précautions pour que les sondés n’y participent pas deux fois et pour garantir que la personne soit est réelle et non pas un robot».

Le «Rapport d’intégration maghrébine» a été réalisé entre le 15 octobre et le 30 décembre 2019. Il vise à mesurer et à analyser les perceptions des citoyens maghrébins sur la thématique et les questions d’intégration entre les 5 pays du Maghreb. Il entend « aller au-delà de l’approche descendante de l’intégration, qui se concentre sur les aspects politiques, économiques et institutionnels, et propose plutôt une approche ascendante qui se focalise sur les représentations des citoyens, des chercheurs, des acteurs non étatiques ainsi que de la société civile. Le but étant d’aider « les décideurs politiques, la société civile les académiciens et les journalistes à développer une nouvelle vision sur ce sujet ».

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