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Face à la crise Coronavirus : les banques entre «cupidité» et devoir national

Les mesures fortes prises récemment par l’Etat pour faire face aux effets de la pandémie du Coronavirus et ses répercussions sur la santé publique et l’intégrité physique du citoyen ont été rassurantes et saluées au niveau international. Pour autant, la question du coût économique et social ainsi que de la capacité du Royaume à surmonter cette crise qui touche plusieurs secteurs de l’économie reste posée. Plusieurs entreprises sont en effet menacées de fermeture ce qui pourrait déclencher des vagues de licenciement estimés à des milliers de postes d’emploi.

À cet égard, des observateurs économiques estiment que le Maroc pourrait s’en sortir avec des pertes minimes si les banques s’impliquent davantage en mettant en sourdine leur « cupidité », ne serait ce que temporairement, et en accordant des prêts sans intérêt aux entreprises avec une garantie de l’État. C’est la seule solution, soulignent les mêmes sources, qui pourrait sauver des milliers d’entreprises de la faillite.

A cet égard, la France est un exemple à suivre. Les banques de l’hexagones ont, en effet, été obligées d’octroyer aux entreprises, à quelques exceptions près, des prêts à des taux d’intérêt allant de 0,25 à 0,50 avec une garantie de l’État pour leur éviter la faillite. Il s’agit de la première initiative du genre dans l’Union européenne selon les journaux français. Ces prêts ciblent toutes les types de commerce: les artisans, les petites et les grandes entreprises, les professions libérales, les paysans et même les associations. Les seules entreprises qui ne peuvent bénéficier de la garantie de l’État sont les sociétés immobilières, les établissements de crédit, les sociétés financières, ainsi que les entreprises ne respectant pas les délais de paiement.

Ce n’est un secret pour personne, les plus grands gagnants aussi bien des jours fastes que néfastes sont toujours les banques. Cela dit, il existe des banques citoyennes qui attendent une telle initiative de l’État et qui s’inspirerait de l’expérience française. C’est ce que notre pays devrait faire pour éviter la faillite d’une grande partie de nos PME et par conséquent l’effondrement de notre économie avec un grand risque sur la stabilité de notre pays.

Les directives royales allaient, d’ailleurs, dan ce sens, notamment à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’octobre 2019. Le souverain avait alors souligné que « certaines catégories de la population » considèrent le secteur bancaire national comme « un organisme qui ne recherche qu’un profit immédiat et sans risque et en ont une perception négative ».

La semaine dernière, le groupement professionnel des banques au Maroc (GBPM) avait annoncé, dans un communiqué officiel, son intention de soutenir, au cas par cas, les familles et entreprises en difficulté. Le détail de ces mesures sera annoncé lors de la prochaine réunion du Comité de veille économique. En attendant, des mesures ont déjà été prises, notamment, pour « la sensibilisation et la protection tant des ressources humaines des banques que de leurs clients pour la prévention contre la propagation du coronavirus ainsi que pour le maintien de la continuité des services bancaires».

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