Politique

Le Maroc occupe la 97e place dans l’indice de perception de la corruption, et les Marocains considèrent les mesures prises comme inefficaces

L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption a confirmé, dans une édition spéciale marquant l’ouverture de l’année 2024, « le message d’intégrité », que l’indice de perception de la corruption au niveau national a fluctué au cours des dernières années. Ainsi, en 2023, le Maroc a occupé la 97e place sur 180 pays, reculant de trois rangs par rapport à l’année précédente, tandis que le Maroc a obtenu 38 points sur 100 la même année.

Selon un rapport de l’institution, l’instance a mené une enquête nationale sur la corruption incluant les citoyens marocains à l’intérieur et à l’extérieur du pays ainsi que les entreprises. Les résultats ont révélé des niveaux de perception négative du phénomène de la corruption. Il apparaît que la corruption se classe sixième parmi les principales préoccupations des citoyens résidant au Maroc, deuxième pour les Marocains vivant à l’étranger, et huitième pour les entreprises interrogées, tandis que le niveau de perception de la corruption varie de élevé à très élevé.

La même source a noté des différences dans les niveaux de corruption d’un secteur à l’autre, le secteur de la santé arrivant en tête, suivi des partis politiques, du gouvernement, du parlement, puis des syndicats. Certains domaines connaissent une large propagation de la corruption, comme l’emploi et les nominations, le développement de carrière dans le secteur public, et dans les aides sociales. En ce qui concerne les entreprises, le domaine de l’obtention de licences et d’autorisations et des licences exceptionnelles et des marchés publics est en première ligne.

Le rapport, dont « Al3omk » détient une copie, indique que le taux de plaintes et de signalements reste faible, représentant entre 4 et 6 % de la population interrogée. Les raisons principales sont la banalisation de la corruption et sa propagation, la réticence à porter plainte ou à signaler par crainte de représailles potentielles.

Les entreprises partagent des raisons similaires, principalement l’inefficacité perçue des plaintes et des signalements, la prévalence du phénomène et la crainte de représailles, les empêchant de signaler.

L’Instance a expliqué que parmi les principales causes de la corruption figurent le désir de s’enrichir rapidement, la lenteur des procédures, le manque de civisme, la faiblesse de l’éthique, la complexité des procédures, les bas salaires, la pauvreté, l’absence de contrôle et de responsabilité, et le manque de sanctions.

Pour les entreprises, les justifications principales de la corruption concernent principalement l’accès aux services qui relèvent de leurs droits, l’accélération des procédures ou l’obtention d’avantages concurrentiels.

Selon la même source, une grande partie des citoyens et des entreprises interrogées considèrent que les efforts déployés pour lutter contre la corruption, y compris la stratégie nationale de lutte contre la corruption, restent inefficaces.

Les citoyens estiment que l’application des lois relatives à la lutte contre la corruption, l’éducation et la sensibilisation des citoyens sur la corruption, le renforcement du contrôle et de l’inspection, la facilitation du signalement des actes de corruption et la protection des dénonciateurs et des témoins sont les mesures les plus efficaces pour lutter contre la corruption au Maroc.

Le rapport considère l’investigation comme l’un des genres journalistiques les plus importants à privilégier, nécessitant des conditions appropriées pour son développement, car elle est essentielle pour éradiquer la corruption dans de nombreux domaines.

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