Politique

Ouahbi expose son projet de Code de procédure civile devant les conseillers, et les avocats dénoncent la « régression législative »

Dans une tournure des événements digne d’un roman juridique captivant, le monde de la justice marocaine s’est embrasé hier mercredi, tel un théâtre où se joue une pièce aux enjeux cruciaux. D’un côté de la scène, Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, tel un dramaturge convaincu, dévoilait avec éloquence les contours du projet de loi n° 02.23 sur la procédure civile devant un parterre de conseillers attentifs. De l’autre, telle une chorale dissidente, les avocats faisaient résonner leur voix dans l’enceinte sacrée des tribunaux, transformant les salles d’audience en arènes de contestation.

Lors de son intervention devant la Commission, Ouahbi a souligné que ce projet avait été élaboré dans une optique de large concertation, impliquant les acteurs du domaine juridique et judiciaire, et qu’il visait à harmoniser ses articles avec les exigences de la Constitution et les principes des droits de l’homme. En revanche, les avocats expriment leur mécontentement par des slogans au sein des tribunaux, dénonçant l’absence de cette approche participative dans l’élaboration du projet.

Dans ce ballet judiciaire aux pas désynchronisés, les robes noires esquissaient des mouvements de résistance, dénonçant une valse solitaire du ministère autour d’un texte qu’ils perçoivent comme une ode à l’exclusion. Leur refrain, scandé avec ferveur, rappelait que la justice, telle une œuvre collective, ne saurait être écrite sans la plume de ceux qui en sont les interprètes quotidiens.

Les avocats condamnent l’« exclusion » dont ont été victimes les représentants de la profession d’avocat dans la préparation du projet, ainsi que le contenu du texte qui déroge à leurs attentes. Ils affirment, dans leurs manifestations, que de nombreux projets de loi, qu’ils soient relatifs à la procédure civile ou pénale, sont mis en œuvre sans consultation suffisante des professionnels du droit, qui incarnent la voix des citoyens. Selon eux, cela constitue une atteinte aux garanties d’accès à la justice.

Cette fresque vivante du paysage juridique marocain illustre un paradoxe saisissant : alors que le projet de loi se veut une avancée, il semble reculer sur la piste de danse des droits acquis, aux yeux de ses critiques. Les avocats, gardiens autoproclamés des libertés citoyennes, voient dans ce pas de deux manqué avec le ministère, non pas une simple divergence chorégraphique, mais une menace à l’équilibre fragile de l’accès à la justice.

En revanche, l’innovation législative se heurte à la tradition de la consultation, dans un pas de deux aussi fascinant que périlleux pour l’avenir de la procédure civile au Maroc.

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