Tata : En quête d’une couverture assurantielle, une initiative de solidarité au secours des sinistrés

Dans un élan de solidarité sans précédent, Rachid El Belghiti, coordinateur du « Comité Appel de Tata », a dévoilé une initiative d’urgence visant à apporter un soutien tangible et ciblé aux victimes des récentes inondations. Cette démarche, fruit d’une concertation étroite avec la société civile locale et les administrations concernées, promet une aide adaptée aux besoins exprimés par les sinistrés.
Cette annonce fait suite à une réunion cruciale qui s’est tenue hier, samedi au siège central de l’Union Marocaine du Travail (UMT) à Casablanca. Présidée par le Secrétaire Général du syndicat, Miloudi Moukharik, accompagné de Miloud Maasid, membre du bureau du Conseil des Conseillers, ainsi que de dirigeants de la région Souss-Massa et de responsables sectoriels, cette rencontre a marqué un tournant dans la mobilisation pour Tata.
El Belghiti a souligné l’engagement total de l’UMT, tant au niveau central que régional, dans toutes les initiatives visant à soutenir la population de Tata. Un geste fort a été posé par Moukharik qui, au nom de tous les secteurs de la centrale syndicale, a signé « l’Appel de Tata » et a plaidé pour que la province soit déclarée zone sinistrée.
Le coordinateur du comité a mis en lumière l’urgence de la situation, exprimant son étonnement face à l’absence d’implication des organisations civiles dans les efforts de secours. Il a souligné que la population locale ne peut actuellement compter que sur la solidarité familiale et communautaire spontanée.
Dans cette optique, El Belghiti a sollicité l’intervention de l’UMT sur deux fronts : d’une part, l’élaboration d’une proposition de loi claire et sans ambiguïté permettant aux victimes de catastrophes de bénéficier immédiatement du soutien de l’État et de ses institutions ; d’autre part, la mise en place d’une aide matérielle d’urgence.
L’initiative a gagné en ampleur avec la signature de « l’Appel de Tata » par Mohammed El Wafi, représentant la Jeunesse Ouvrière, et Amal El Amri de l’Union Progressiste des Femmes du Maroc. Par ailleurs, le conseiller parlementaire Miloud Maasid a été chargé de coordonner avec le comité « Appel de Tata » la présentation de propositions visant à amender la loi 110.14 ou à soumettre un projet de loi concernant les catastrophes, leur assurance et les procédures d’indemnisation des victimes.
Le comité « Appel de Tata » a exprimé sa gratitude envers l’UMT pour son accueil chaleureux et son écoute attentive. Il a réaffirmé son engagement à poursuivre les rencontres avec diverses institutions nationales afin d’aider la province à surmonter les séquelles de la catastrophe et à relancer son développement.
Parallèlement, des centaines d’organisations et de personnalités ont exhorté le gouvernement à intervenir d’urgence et à déclarer Tata zone sinistrée. Leur appel, signé par 300 entités et personnalités, souligne les limites des ressources des équipes de secours et les lacunes dans les plans d’évacuation. Il met en évidence la destruction d’infrastructures fragiles, l’effondrement de nombreuses maisons et la perte de vies humaines.
Les signataires appellent le chef du gouvernement à publier un communiqué permettant aux victimes de cette catastrophe de bénéficier du système d’aide destiné aux personnes physiques sans couverture ou assurance, et à accorder des indemnités financières aux sinistrés.
L’ampleur des dégâts humains et matériels dépasse les capacités d’intervention locale et nécessite une mobilisation nationale globale, d’où l’appel à déclarer la zone sinistrée pour mobiliser toutes les ressources nationales et fournir un soutien financier et logistique.
Les signataires préconisent le lancement d’une campagne nationale de secours pour répondre aux besoins essentiels des habitants des zones touchées. Ils demandent l’envoi d’équipes de secours spécialisées et d’hôpitaux de campagne pour fournir des soins de santé urgents aux blessés et aux sinistrés.
L’appel souligne également la nécessité de réparer les infrastructures endommagées, en commençant par les routes, les ponts, les réseaux d’électricité, d’eau et de télécommunications pour garantir le retour à la normale dans les zones affectées.
Les signataires appellent à l’activation des mécanismes de contrôle et de suivi par les organes compétents lors de la réalisation des divers projets d’infrastructure, soulignant l’état déplorable de nombreuses routes, canaux et structures en violation flagrante des cahiers des charges relatifs à ces projets.
Ils préconisent la création d’un programme de gestion intégrée pour atténuer les conséquences des catastrophes et des risques naturels, renforcer la capacité à y faire face et surmonter les faiblesses dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des risques naturels (2020-2030). Ils appellent également à une révision des plans d’urgence au niveau national.
En outre, l’appel demande l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’incident du bus de transport public emporté par les eaux à l’entrée de Tata. Les signataires souhaitent que l’attention actuellement portée à la province de Tata en raison de cette tragédie soit l’occasion de revoir les politiques mises en œuvre dans la région et d’exploiter ses potentialités naturelles et humaines pour son développement socio-économique, tout en préservant les systèmes environnementaux et culturels de la région.
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