L’expert en relations internationales, Khaled Yaymout, estime que l’interprétation de la visite du Premier ministre français, « Elizabeth Born » en Algérie, et la nature des relations existantes entre l’Algérie et la France, ainsi que les intersections de cette relation avec le Maroc et les affaires africaines, est avant tout dû à une sorte de confusion et de déclin auquel assiste la France dans ses relations avec de nombreux pays africains.
En revanche, a ajouté Yaymout, dans un entretien avec Al Omk Al Maghribi, ce rapprochement entre la France et l’Algérie s’explique par la question de l’énergie et du gaz, une question, ajoute le porte-parole, qui ne se pose pas sérieusement pour la France malgré les répercussions de la crise Ukraine-russe.
L’influence française s’estompe
Le porte-parole a ajouté que ce qui est soulevé parmi les élites françaises, notamment politiques, économiques et militaires, c’est l’affaiblissement de l’influence française en Afrique et son déclin rapide dans de nombreux pays, notamment ceux qui étaient considérés comme un espace réservé à la France à l’époque, à savoir l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, les pays du Sahel et de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et autres.
Selon Yaymout, « Ce qui s’est passé, c’est que la France a fait face à l’influence croissante du trio chinois, russe et turc, qui a conduit à son déclin important, et cette transformation s’est accompagnée d’un déclin et d’un changement dans la nature des élites africaines elles-mêmes, pour que les élites faites par la France ne soient plus celles qui dominent largement sur les articulations des pays francophones, que ce soit dans les sphères militaires, politiques et économiques.
S’agissant de l’Algérie, Yaymut a pointé la grande tension qui a caractérisé les relations entre l' »Elysée » et le palais « Moradia », depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, tension qui existe toujours, notant que « ce qui compte maintenant, c’est que les élites algériennes se voient contraintes d’invoquer le colonialisme historique, ainsi que la vision française de l’Algérie, qu’elle soit ancienne ou moderne, en tant qu’espace préservé et serviteur de la France.
L’expert en relations internationales estime que les réactions et ce que la France va essayer de faire maintenant, c’est de se préserver, même si elle est contrainte d’utiliser de nouvelles méthodes diplomatiques, ce que fait Macron lors de récentes visites, des tentatives d’adoucir l’atmosphère diplomatique et réorganiser les relations à tous les niveaux.
Compétition intense
Dans un contexte connexe, le professeur de sciences politiques et de relations internationales a déclaré que le Maroc se trouvait préoccupé de défendre ses intérêts en Afrique dans une concurrence féroce avec les intérêts français, ce qui a conduit à faire passer ses intérêts marocains avant les Français, ce qui a créé des tensions avec les élites militaires, économiques et politiques françaises.
Le porte-parole a ajouté que le Maroc, sur le plan politique, est conscient que les relations franco-algériennes traversent une crise, et sait qu’à ce stade il doit changer ses alliances stratégiques, et donc il les a effectivement diversifiées, ce qui a fait que la France se détourne de d’allié stratégique majeur, à un allié de second ordre,.