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Marzouki : Une proposition d’ouvrir l’espace maghrébin, acceptée par le Maroc, mais refusée par l’Algérie (vidéo)

C’est une révélation fracassante qui a été faite, jeudi soir, par l’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, au sujet des relations maroco-algériennes et intermaghrébines, d’une manière générale. En 2012, Il avait présenté au Maroc et à l’Algérie une proposition intitulée «les cinq libertés», à savoir: «liberté de circulation, de travail, de résidence, de propriété et de participation aux élections» afin d’ouvrir l’espace maghrébin. A l’époque, le
Roi Mohammed VI l’avait approuvé, mais les algériens l’avait refusé, a – il dit.

Invité par la jeunesse du parti de l’Istiqlal pour une vidéoconférence, Marzouki a expliqué que les algériens s’y étaient opposés parce qu’ils avaient un parti pris négatif, aussi bien à l’égard du pouvoir marocain, qu’à son égard, et envers la Tunisie. Aujourd’hui, ils sont partis (une allusion au régime de Bouteflika) et l’on peut supposer qu’il y a un nouveau gouvernement qui doit être à l’écoute du peuple.

« Il est important, a t – il ajouté, lors de cette vidéoconférence, modérée par le directeur du journal « Al Oâmk » Mohamed LAGHROUS, de « briser toutes les barrières psychologiques qui entravent ce que j’appelle Marrakech 2 (une allusion au sommet constitutif de l’Union maghrébine), après la fin de la pandémie de Coronavirus». Marzouki ne fait confiance qu’au peuple qui doit, selon lui, prendre l’initiative. Il estime que ce sont les jeunes qui doivent, par exemple, se diriger vers les frontières, brandissant les drapeaux maghrébins, pour faire pression avec toute la vigueur possible.

Ces régimes qui, selon lui, ne veulent pas comprendre, comprendront lorsque les peuples descendront dans les rues pour dire ça suffit. Les parlementaires maghrébins sont également censés, d’après lui, former bloc pour déposer, simultanément, un projet de loi relatif aux cinq libertés afin de faire pression pour ouvrir l’espace maghrébin.

Le plus important est de donner, dans un premier temps, aux citoyens maghrébins « les cinq libertés », ensuite on pourra s’attaquer aux autres problèmes politiques, rappelant, à cet égard, que les européens avaient commencé par ouvrir leur espace à leur citoyens. Ensuite, ils se sont penchés sur les problèmes difficiles.

Pour l’ancien président tunisien, il faut que tout le monde bouge : les intellectuels, les médecins, les avocats, les militants de droit de l’homme, ainsi que la société civile pour imposer l’Union maghrébine. L’homme politique qui ne comprend ni son destin ni son histoire, en restant toujours attaché aux idées du passé, sera emporté par le courant.

« Nous sommes la région la moins interconnectée au monde a fait remarqué Marzouki. Il y a l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Sud qui ont tous des unions régionales, sans parler de l’Union africaine. Alors que nous, les arabes, nous n’avons ni Ligue arabe, ni union de peuples arabes, ni union du Maghreb, ni union du Golfe. Ce qui veut dire que nous sommes une nation perdue pour rien». Cette situation est due, selon lui, à une absence de conscience, de profondeur, de vision stratégique et à un manque d’amour à l’égard de ces peuples, « ceux qui nous gouvernent n’ont, malheureusement, pas de cœur et d’amour ni pour leur peuple ni pour leur nation », conclue l’ancien président tunisien.

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