Autoroutes du Maroc : Le syndicat exige la fin de la sous-traitance et l’intégration des précaires

Lors d’une séance plénière de questions orales à la Chambre des Conseillers (Conseil des Représentants), la conseillère parlementaire de l’Union Marocaine du Travail (UMT), Zahra Mohssine, a vivement critiqué ce qu’elle a qualifié de « manifestations de précarité » au sein de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), exhortant le Ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, à y mettre fin. Elle a également dénoncé le « licenciement abusif » de dizaines d’employés.
Mme Mohssine a signalé l’existence de « tensions et de dossiers en suspens au sein de l’entreprise, ainsi que plusieurs formes de précarité », pointant du doigt le recours aux sociétés de sous-traitance et alertant sur la « faiblesse des conditions de santé et de sécurité » dans plusieurs chantiers.
Selon la conseillère, ces problèmes ont conduit à des conflits sociaux, dont le plus notable en 2020, où 96 travailleurs, ayant cumulé entre 10 et 20 ans d’ancienneté, ont été licenciés. Elle a rappelé que le Syndicat National des Ouvriers de la Maintenance et du Nettoyage, affilié à l’UMT, était entré en sit-in ouvert pour protester contre ces licenciements, un dossier qui « n’a toujours pas été réglé ».
L’investissement humain, un maillon essentiel
Soulignant l’importance de l’investissement dans les infrastructures, la conseillère a insisté sur le fait qu’il « reste incomplet sans investir dans la ressource humaine, qui est garante de la continuité et de la qualité des services ».
Zahra Mohssine a lancé une série de revendications au Ministre :
- Institutionnaliser un dialogue social « responsable, régulier et durable » avec les syndicats.
- Régulariser la situation des employés des sociétés de sous-traitance en leur offrant des postes permanents garantissant leur dignité et leur stabilité.
- Rendre justice à la catégorie des travailleurs dits « Al-Matriz » (catégorie marginalisée) et mettre fin à leur exclusion.
- Assurer des conditions de travail sécurisées contre les accidents du travail.
Elle a également mentionné que l’Association des Œuvres Sociales des Employés des Centres d’Exploitation n’a toujours pas reçu son récépissé légal suite au renouvellement de son bureau, affirmant que la résolution de ces problèmes améliorera la qualité des services.
Réponse du Ministre : « Le dialogue est ouvert »
De son côté, le Ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a reconnu l’existence d’un « travail sérieux » et d’une « transformation dans la gouvernance de l’entreprise, favorisant la dimension participative ». Il a mentionné la signature d’un accord avec les syndicats pour atteindre la paix sociale et a confirmé une augmentation de salaire de 1500 dirhams pour les travailleurs, insistant sur le fait que « la porte du dialogue est ouverte ».
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