Politique

Maroc :4000 classes de montagne sans eau ni toilettes

Le Ministre de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada, a exposé aujourd’hui, devant la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication à la Chambre des Représentants, une réalité alarmante concernant les infrastructures scolaires au Maroc.

Le Ministre a révélé que des milliers de classes, particulièrement dans les zones montagneuses, sont privées des conditions minimales d’une vie scolaire digne.

« 4000 classes sans eau ni toilettes »

« Aujourd’hui, nous avons quatre mille classes en zone montagneuse qui ne disposent ni d’eau, ni de toilettes. Nous nous sommes engagés à résoudre ce problème et avons commencé à travailler avec des solutions innovantes, notamment l’utilisation d’images satellites pour identifier les établissements sans ces équipements », a déclaré M. Berrada.

Le Ministre a sonné l’alarme concernant les établissements privés de sanitaires, notamment ceux non équipés de toilettes séparées pour les filles, affirmant qu’une telle école est « condamnée à l’échec ».

L’abandon scolaire des filles en jeu

Mohamed Saad Berrada a souligné que cette situation affecte directement la dignité des élèves et constitue un facteur majeur du décrochage scolaire chez les filles. Il a expliqué que lorsque les filles atteignent un certain âge, les parents cessent de les envoyer à l’école faute d’installations appropriées et de l’intimité nécessaire.

« Certaines personnes pensent que l’abandon scolaire est uniquement dû aux difficultés d’apprentissage ou à la pauvreté, mais la vérité est que l’absence de toilettes propres et suffisantes est une cause directe du départ de milliers de filles de l’école. Nous devons y remédier », a-t-il insisté.

Un « problème de dignité et une priorité nationale »

Le Ministre a affirmé que la résolution de cette problématique est une « question de dignité et une priorité nationale ». Le ministère a lancé, en coordination avec les directions provinciales et les collectivités territoriales, l’élaboration de cartes précises pour répertorier ces établissements et combler les lacunes, notamment en fournissant des toilettes séparées pour les filles et les garçons.

M. Berrada a conclu en appelant à une mobilisation collective impliquant les collectivités, la société civile et les autres ministères : « Il n’est pas raisonnable qu’en 2025 nous ayons encore des écoles sans toilettes. Il y a un problème, nous le disons en toute transparence, mais nous y travaillons. »

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