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La dépendance à la drogue à l’ère du Coronavirus : «un don ou une épreuve» ?

Pour commémorer la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues, « la Coalition nationale de lutte contre les drogues », qui regroupe un réseau d’associations marocaine, a organisé vendredi un webinaire international autour de la thématique « Drogues et Covid 19: Conclusions et perspectives ». Un événement qui a connu la participation de plusieurs acteurs et intervenants, du Maroc et de plusieurs pays arabes et étranger tels que la Tunisie, la Palestine, le Liban et la Chine.

A cette occasion, le leader du PJD et ex ministre de la communication Mustapha Khalfi a indiqué que la pandémie du Coronavirus a poussé environ 80% des fumeurs à cesser cette pratique. Ces changements occasionnels et cette capacité chez les familles de lutter contre la dépendance à la drogue constituent, selon lui, « une opportunité exceptionnelle » pour les associations travaillant dans ce domaine.

Cela pourrait renforcer les capacités de plaidoyer des associations qui devraient également se saisir de cette opportunité afin de former une coalisation mondiale pour plaider contre les tentatives de décriminalisation du cannabis.

Saluant les efforts du Maroc dans la lutte contre la drogue, l’ex ministre a mis en exergue les initiatives prises par la Fondation Mohamed V pour la solidarité, notamment, à travers la création d’une vingtaine de centres de traitement de la dépendance à travers le Maroc.

Mais Il a souligné la nécessité de doubler les efforts à l’avenir en renforçant les budgets de la santé et en développant la recherche scientifique
De sont côté, le docteur Aâfaf Rabab de Palestine a mené une étude sur l’impact de la pandémie sur les toxicomanes, sur leurs familles et sur les travailleurs associatifs dans les territoires occupés.

Elle a ainsi observé chez les familles un sentiment de «manque de sécurité sociale » en raison du stress psychologique et de l’anxiété nés de la peur d’attraper le virus.

Elle a également constaté des phénomènes de « violence intense » et de « peur d’une stigmatisation sociale » au sein des familles. Cela a engendré une augmentation des demandes de consultation par les familles ainsi qu’un surdosage chez les toxicomanes dont beaucoup ont été placés par leur familles dans des chambres à part.

Selon la recherche, l’un des aspects positifs de la pandémie a été constaté au niveau de l’apparition d’ « un langage d’appui» et d’une « nouvelle approche » de la part des familles dans leur discours de soutien vis a vis de leurs enfants ou de leur parents toxicomanes.

Toutefois, l’étude a relevé, en général, une augmentation de la consommation de la drogue et du commerce électronique, ainsi que des mensonges fréquents de la part des drogués pour justifier leur sorties à l’extérieur.

Certains toxicomanes sont devenus, à cette occasion, des dealers ce qui est « un signe dangereux qui devrait alerter les autorités palestiniennes. D’une façon générale, conclut l’étude, « la pandémie a été au départ un don, puis elle est devenue une épreuve».

Abdessalam El Kroumbi de l’association marocaine de lutte contre le tabagisme et les drogues a, quant à lui, fait un exposé sur le bilan des actions menées par le Centre de médecine de la toxicomanie de Meknès, aussi bien au niveau de la prévention, que des soins et de l’intégration des malades dans la société, à travers la formation et l’éducation.

Travaillant autour de deux pôles : médical et social, ce centre a ainsi constaté que le confinement avait « un aspect positif » pour les toxicomanes car ils étaient obligés de rester chez eux.

Cela a été surtout le cas pour les consommateurs de drogues dures. Cependant, il a été observé une importante demande pour le traitement à domicile, des toxicomanes et de leurs familles accompagnée de difficultés de communication avec les malades.

Un autre aspect positif réside dans le fait que les trafiquants n’avaient pas la même liberté d’opérer, bien que de grandes quantités de drogues aient été, parfois, saisies.

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