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L’UACC appelle à un plan Marshall pour la relance du secteur de la communication

L’Union des Agences Conseil en Communication (UACC) a proposé au gouvernement une série de mesures urgentes pour la relance de ce secteur et de l’ensemble de l’économie post Covid19. Des mesures qui ressortent du bilan que cette association, qui représente près de 85% de l’activité publicitaire du Maroc, a fait de cette pandémie. Selon un communiqué reçu par le journal «Al Oâmk», le secteur de la communication a été lourdement touché par la crise avec « 50% à 100% de baisse du chiffre d’affaires des agences, les métiers les plus touchés étant l’événementiel et la publicité ». Les investissements publicitaires ont également enregistré une baisse estimée à 43%. Le top 5 des annonceurs durant cette période a été le suivant : télécommunications (-18%), alimentaire (-44%), entretien (+83%), toilette / beauté (-33%), banques / assurances (-50%).

L’UACC fait remarquer que le gouvernement pourrait ne pas considérer «la filière de la communication et des médias comme un axe prioritaire» eu égard à des secteurs « plus durement touchés par la crise comme le tourisme, et les commerces ». A ce propos, Mme Maria Ait M’Hamed, présidente de l’UACC a déclaré que « la relance économique passe inévitablement par la relance de la communication. 1 dirham investi en communication génère 15 DH de PIB. Les études l’ont démontré et c’est un constat universel. En stimulant la consommation, on stimule l’économie dans son ensemble». Et de préciser: « Communiquer n’est pas un accessoire « nice-to-have », un petit plus que l’on s’autorise quand tout va bien. C’est encore plus une nécessité lorsque tout va mal, et un facteur clé de succès de la stratégie de relance économique nationale. Les Marocains ont besoin plus que jamais des annonceurs, qu’ils soient publics ou privés, pour soutenir la reprise économique et redonner la confiance ».

Tout en saluant les efforts des pouvoirs publics visant à soutenir les citoyens et les entreprises durant le confinement, l’UACC propose 5 mesures d’urgence, qui ont été soumises à la Fédération du Commerce et des Services de la CGEM, au Comité de Veille Economique, au Conseil Economique, Social et Environnemental et au Conseil National de la Presse.

Il s’agit de mesures fiscales visant la suspension du paiement de l’Impôt sur le Revenu et des charges sociales durant l’année 2020 et l’allégement de l’IS sur l’année 2020. L’association propose également des mesures financières qui consistent à simplifier «Damane Oxygène» sur une période de 12 mois minimum, à prolonger les crédits de financements à taux réduits, et à réduire les délais de paiement avec mise en place de pénalités de retard.

Sur le plan légal, l’association propose la réduction du temps de travail au-delà des 60 jours autorisés par le Code du travail, pour permettre aux entreprises de préserver l’emploi de leurs collaborateurs. D’autres mesures concernent l’incitation à l’investissement en communication à travers l’exonération de la taxe d’écran (droits de timbre sur la publicité audiovisuelle) pour les investissements audiovisuels qui atteignent un palier indexé sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, le renforcement de la commande publique de la communication, ainsi qu’un crédit d’impôt accordé aux PME qui communiquent sur les médias marocains pour la période 2020-2021.

L’UACC appelle, enfin, à accorder des subventions aux médias d’information (presse, radio) sur la base des investissements réalisés et de la performance des médias, et ce, de manière objective.

La mise en œuvre de ces 5 mesures doit respecter un code de conduite pour créer les conditions de la relance. L’Etat, les acteurs économiques, annonceurs notamment, doivent, ainsi, respecter en permanence trois principes : l’adoption de la règle de «préférence nationale» dans l’ensemble des marchés du marketing et de la communication, la mise en place d’un modèle de collaboration annonceurs – agences plus transparent, plus équitable  et plus respectueux de la propriété intellectuelle, ainsi que la révision des critères d’attribution des marchés publics et l’adoption d’une logique de mieux-disant et non de moins-disant, propice à l’émulation et à la valorisation des expertises des concurrents.

L’UACC a rappelé que dès le déclenchement de la crise Covid19, elle avait joué son rôle en lançant un appel à la solidarité à destination des acteurs économiques, marques, annonceurs et associations professionnelles représentatives, notamment la Confédération générales des entreprises du Maroc et le Groupement des annonceurs du Maroc.

Dans cet appel, elle avait rappelé le poids économique de l’écosystème qui anime 8500 entreprises, emploie plus de 90.000 personnes et génère un chiffre d’affaires annuel de 12 milliards de DH. Tout au long de cette période d’urgence sanitaire et de confinement, les agences conseil, en tant que partenaires privilégiés des marques, ont démontré leur utilité en faisant preuve de créativité et de flexibilité pour continuer à accompagner les annonceurs avec des stratégies optimisées et adaptées au contexte.

 

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