Monde

Appel de la sociologue Naâmane Guessous au président français à faire cesser l’escalade de la violence

La sociologue marocaine Soumia Naâmane Guessous a adressé une vibrante lettre ouverte au président français suite aux incidents meurtriers qu’a connu ce pays récemment après la publication controversée des caricatures outrageuses du prophète.

Elle a lancé un appel à Emanuel Macron pour faire respecter la religion musulmane et ses symboles sacrés. « Je m’adresse à vous en tant que Président de la nation qui m’a gratifiée d’une prestigieuse Légion d’Honneur, pour vous demander de cesser d’alimenter la haine », une allusion au fait que le président français avait cautionné la publication de ces caricatures.
Rappelant, à cet égard, que le gouvernement français avait dans le passé censuré un journal pour avoir publié des caricatures de l’ancien président Charles De Gaule, elle a écrit : « le pays de la liberté de conscience accorde la sacralité à un homme politique et la refuse à un prophète ! Tous les Prophètes, juif, chrétien et musulman, sont sacrés pour les musulmans. Offenser leur sacralité est une atteinte aux fondements des droits de l’Homme. La liberté, telle qu’on me l’a inculquée dans ma culture et dans la culture française dans laquelle j’ai été formée, et qui m’est chère, consiste à respecter celle des autres, à ne pas blesser leur dignité, leur sensibilité, voire leur susceptibilité ».
Elle a appelé Macron à un intervenir pour éviter l’escalade de la violence et du terrorisme en adoptant un discours qui rassemble, au lieu de diviser. « Vous avez le choix, Monsieur le Président, de continuer à provoquer ou d’apaiser! D’autant que la France compte plus de 5 millions de Français musulmans (et non de musulmans de France, comme vous les nommez) qui méritent du respect ».

La sociologue a indiqué qu’elle condamne la violences et « tout fanatisme à la base de ces massacres d’innocents, mais je dénonce aussi une autre forme de fanatisme à la base de tout acte blasphématoire à l’égard de quelque croyance que ce soit ».

Selon Soumia Naâmane Guessous, « il serait urgent de redéfinir les limites de la liberté. Monsieur le Président, je vous en conjure, laissez votre peuple vivre sereinement, laissez-nous vivre, ensemble, en paix, en harmonie et déployons plutôt nos énergies à construire, ensemble, un monde meilleur, sans pandémie, sans rejet de l’autre… Dans l’acceptation et la paix universelle ».

 

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