Politique

Laghrous: Le PJD vit une scission réelle, et le quotient électoral nuit à l’image de la démocratie

Le directeur du journal « Al Oâomk » Mohamed Laghrous a estimé que le Parti de la justice et du développement (PJD) vit actuellement une vrai scission dont les répercussions ont débuté depuis le limogeage d’Abdelilah Benkirane de la présidence du gouvernement, et l’adoption d’un certain nombre de lois qui ont provoqué une large polémique.

Selon lui, le nouveau quotient électoral, en cours de discussion au parlement, qui se base sur le nombre d’inscrits vise, en fait, le PJD et nuit à l’image démocratique du Maroc.

Mohamed Laghrous qui s’exprimait lors de l’émission «Simana Fi saâ» présentée par Jamaâ Golahssan sur Radio 2M, a indiqué que « les blessures de la crise née de la mise à l’écart de Benkirane et son remplacement par El Othmani après les élections de 2016, ne sont pas encore cicatrisées. Et il est clair que ses répercussions sont loin d’être finies »

Depuis cette date, souligne t il, deux courants sont apparus au sein du parti qui reflètent une division réelle, non organisationnelle, mais qui se manifeste à travers des prises de positions politiques et des clivages internes, soulignant que le parti essaie de camoufler ces divisions par des moyens d’apaisement, y compris par la tenue de Conseils nationaux, qui ne sont, en fait que «des fuites en avant».

Il a ajouté: «Les partisans de Benkirane avait parié, après son limogeage, que la personne (Benkirane) va changer, mais que les conditions ne changeront pas. Mais ce qui s’est produit, c’est que, et la personne et les conditions ont tout les deux changé. Et depuis lors, les partisans de Benkirane ont constitué une sorte de bloc autour de lui».

Le directeur de « Al Oâomk » a expliqué qu’«une série de coups » ont été porté au parti à travers le projet de loi sur le cannabis, l’accord de normalisation avec Israël, ou la loi-cadre relative à l’éducation etc.., avant que n’arrive, finalement, l’affaire du quotient électoral. Toutes ces questions ont aggravé la fracture au sein du parti et incité certains dirigeants à geler leurs activité ou à présenter leur démission».

Il a souligné que ce qui se passe au PJD révèle l’existence de deux courants proéminents et que les divergences ont dépassé le cadre des idées pour se cristalliser sur «les personnes», ajoutant qu’il y a un courant qui ne croit en la démocratie que si celle – ci sert ses intérêts.

Outre les facteurs internes, Laghrous pense que le PJD a été pris pour cible, notamment, par certains médias et que ses propres contradictions ont poussé, objectivement, certaines parties, voire des forces régionales à s’allier contre lui. Ces forces se sont exprimées publiquement à ce sujet appelant à donner un coup d’arrêt à cette force.

Concernant le quotient électoral, le journaliste a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une question de procédure. Car le vote sur la base du nombre des personnes inscrites et non sur celui des électeurs signifie qu’«au lieu d’une compétition sur le terrain entre les partis, on pourra gagner grâce à l’ingénierie électorale».

Il n’y a aucun pays au monde, dit il, qui calcule le quotient électoral sur la base des inscrits, d’autant plus qu’il existe des listes électorale qui incluent des morts, etc. « Peut être, qu’on aurait du adopter la solution de compromis proposée par le Parti de l’Istiqlal et qui consiste à calculer le quotient électoral sur la base des votes exprimés au lieu des votes valides ».

Selon Laghrous, ce sont des règles qui vont au-delà de PJD. Sinon on se rappelle de ce qui est arrivé à l’USFP en 2002 qui avait alors dénoncé « le non respect de la méthodologie démocratique ». Ce sont des choses qui nuisent, en fin de compte, à l’image démocratique du pays.

 

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