Politique

Lachgar à Sanchez: Il est temps de discuter de Ceuta et Melilla « calmement et rationnellement »

Le premier secrétaire de l’Union socialiste des Forces Populaires (USFP) Idriss Lachgar, a lancé lundi un appel au leader du parti socialiste ouvrier espagnol et président du gouvernement Pedro Sanchez pour discuter de l’avenir de Ceuta et Melilla sur fond de crise entre les deux pays.

Il est temps d’ouvrir une discussion « calmement et rationnellement » avec l’Espagne sur le futur de Ceuta et Melilla occupées, en tenant compte des intérêts des habitants espagnols et marocains qui y vivent.

Dans sa lettre à Pedro Sanchez, le leader de l’USFP a estimé que les relations entre le Maroc et l’Espagne vivent leurs pires périodes en raison de l’escalade et de la provocation de Madrid qui s’est illustrée dans le visite du président du gouvernement à Ceuta et du déploiement d’unités de l’armée espagnole dans cette ville.

Le dossier de l’immigration
Il a par ailleurs dénoncé le comportement inhumain de l’armée espagnole à l’égard des immigrés, en violation flagrante des droits de l’homme et des obligations de l’Etat espagnol au niveau européen concernant le dossier de l’immigration. Le premier Secrétaire de l’USFP a évoqué, à cet égard, les grands efforts déployés par le Maroc pour assurer une vie décente et pacifique aux migrants subsahariens au Maroc, ajoutant que tous ces efforts contribuent grandement à limiter les flux de migrants vers l’Europe.

Il s’est dit choqué de la position de la Commission européenne, qui a déclaré que Ceuta et Melilla sont des terres européennes, oubliant qu’elles sont situées géographiquement en Afrique et qu’elles sont des vestiges de l’histoire coloniale honteuse de nombreux pays européens. Le Maroc, comme la plupart des pays africains, ajoute la lettre, a été victime des plans européens qui ont divisé ses territoires et sa population en pratiquant des génocides, notamment par l’utilisation de gaz toxiques.

Une campagne enragée
Driss Lachgar a également condamné la campagne frénétique lancée par de nombreux médias espagnols contre le Maroc et les Marocains avec des messages racistes contraires à la déontologie et à l’éthique journalistique reflétant les positions du gouvernement espagnol, notamment sur la question du Sahara marocain.

Il a estimé que le conflit au sujet du Sahara marocain n’est qu’une partie d’une large conspiration visant à diviser et à encercler le Maroc. Cela s’est manifesté dans le soutien financier et médiatique accordé aux séparatistes et la mise en place de l’axe Madrid-Algérie.

Ghali avec une fausse identité
La dernière complicité, ajoute-t-il, date de l’accueil par l’Espagne, sous une fausse identité du chef du Polisario, Ibrahim Ghali récemment, dans le but de tromper la justice de ce pays européen, et d’ignorer les droits des victimes européennes qui ont porté plainte contre lui.

Il a rappelé Sanchez la décision du gouvernement espagnol, en accord avec Alger, de transporter le chef du Polisario par un avion privé et de faciliter son entrée sur le territoire espagnol avec de faux documents, sans en informer le gouvernement marocain.

« les raisons purement humanitaires » invoquées par le gouvernement espagnol pour accueillir Brahim Ghali sur son territoire, a déclaré Boutros-Ghali ne peuvent justifier ces méthodes utilisées pour lui accorder une fausse identité.

Un passé colonial honteux
Driss Lachgar a souligné que « le discours d’aujourd’hui sur la responsabilité historique ou administrative de l’Espagne dans les régions marocaines sahariennes ne participe que de la nostalgie du passé colonial honteux qui est en contradiction avec les valeurs que nous défendons comme sociaux-démocrates ».

Et de s’interroger : « Faut-il rappeler ici que l’Espagne a colonisé une partie du nord du Maroc, Sidi Ifni, Tarfaya et le Sahara. Après la récupération par le Maroc de ces territoires un à un, l’Espagne n’a jamais déclaré sa responsabilité historique envers la population ? ».

Il a ajouté: « Pourquoi alors insiste-t-elle encore pour réclamer sa tutelle et sa responsabilité à l’égard des habitants des provinces du Sahara, alors que le monde entier, en particulier le Secrétaire général de l’ONU, est témoin de la paix, de la sécurité et du développement qui règnent dans ces provinces ». Cette tutelle est, selon lui , un geste hostile envers le peuple marocain par rapport à une question centrale, soulignant que « même au niveau international, les positions ont évolué, comme le montrent la reconnaissance par les États-Unis de la marocanité du Sahara ».

Optimisme
Bien que le Maroc traverse l’une des crises les plus graves avec l’Espagne, Lachgar n’a pas caché son optimisme, quant au sérieux qui sera déployé pour trouver une issue.
«Je m’adresse à vous en tant que chef d’un parti social-démocrate, et vous êtes conscient que même au sein de l’International socialiste et dans les différents forums où nous nous réunissons, et au sein de la famille socio-démocratique, l’USFP a déployé un travail important pour clarifier la situation et éclairer ses partenaires sur la vérité de ce dossier. Ce conflit est une relique de la période impériale et de la guerre froide. Je sais que la plupart de nos interlocuteurs et camarades savent que la persistance de ce conflit nuit, tout d’abord, aux réfugiés qui vivent en Algérie (à Tindouf) ».

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