Économie

Hausse des prix de l’huile de table: comment réduire la dépendance à l’extérieur ?

Le Conseil de la concurrence vient de rendre son avis au sujet des fortes augmentations des prix de vente de l’huile de table sur le marché national. Il analyse cette situation qui pèse beaucoup sur le pouvoir d’achat des citoyens et avance des recommandations après avoir été saisi par le Président de la Chambre des Représentants, pour émettre un avis concernant le respect des règles d’une concurrence libre et loyale par les producteurs et importateurs des huiles de table.

Dans un avis de 126 pages, dont le journal « Al Oâmk Al Maghribi» détient copie, le Conseil lie cette hausse à des facteurs aussi bien intérieurs qu’extérieurs.
S’agissant du marché national, il cite plusieurs facteurs comme l’inexistence d’amont agricole de la filière oléagineuse, des conditions d’accès rendant le marché très peu attractif, ou encore un marché pratiquement stagnant fortement concentré et hautement oligopolistique.

Pour ce qui est des Facteurs explicatifs liés au marché extérieur, l’avis cite des éléments conjoncturels liés aux fluctuations des prix du pétrole, des coûts de cours mondiaux des huiles brutes en forte augmentation depuis liés à la pandémie de la Covid-19.

A titre d’exemple, note l’Avis, le prix d’une tonne d’huile brut de soja s’élevait au mois de mai 2021, à plus de 1 600 dollars, soit une augmentation de près de 196% par rapport à la même période en 2020.

Le Maroc connaît une carence structurelle au niveau de la production d’oléagineux. Environ 98% de nos besoins sont importés sous forme de matières premières avec une facture annuelle estimée à 4 milliards de DH.

La combinaison de tous ces facteurs explique l’absence de changement dans la structure du marché (l’absence de nouvel acteur depuis 2004, date de l’entrée de la société Savola sur le marché national). Par conséquent, Lesieur Cristal reste l’entreprise dominante possédant la moitié des parts de marché. Tous ces facteurs rendent le marché des huiles de table au Maroc moins attractif.

Les recommandations du Conseil appellent, notamment, à soutenir l’amont de la filière relatif à la production locale en vue d’assurer la couverture d’au moins des 15% des besoins du pays et ce en assurant un prix minimum garanti aux agriculteurs producteurs quel que soit le niveau des cours du marché mondial.

Il recommande également l’encouragement de la consommation d’huile d’olive afin de réduire la dépendance aux huiles de graines oléagineuses et le renforcement de la concurrence entre les opérateurs au niveau des points de vente ainsi que la modernisation des circuits de distribution traditionnels.

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