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Sanctions et mondialisation: le détricotage ?

En cette fin d’hiver 2022, et alors que la pandémie du C19 semble toucher à sa fin, une autre vague d’incertitude submerge le monde. Une vague puissante par son potentiel de déstabilisation de l’Europe et bien au-delà. Celle entrainée par l’agression sauvage de Poutine sur l’Ukraine.

Nous nous interrogeons sur les conséquences sur la mondialisation des sanctions qui pleuvent sur les intérêts russes
Des sanctions qui portent dans les champs du commerce et de la finance internationales. Mais aussi sur celui du monde cybernétique également international.

Dans une mécanique de sanctions conduite dans l’émotion de la solidarité avec la société ukrainienne et la volonté de freiner les appétits destructeurs de Poutine. Quels seront les effets de ces sanctions, entre actions et ripostes de la Russie en retour ?

La mondialisation questionnée
Dans tous ces domaines, les sanctions visent à couper les liens que la mondialisation a tissé depuis cinquante ans entre les pays et entre les sociétés. Ces liens faits d’une diversité d’écheveaux internationaux d’une incroyable densité. Des connections inextricables et croissantes sur les plans du commerce, de la finance, du numérique, des relations scientifiques, culturelles et sportives, des échanges de personnes et des relations humaines.

Ainsi, de la volonté de repositionner les productions pour assurer une autonomie en matière agricole et industrielle. Cette tendance au repositionnement avait déjà émergé face aux pénuries de biens sanitaires lors de la pandémie du C19. Cette orientation est incontestablement positive. La guerre en Ukraine devrait l’accentuer. Mais avec quelles conséquences sur les prix des produits agricoles de base ? Et sur ceux de l’énergie ?

Finance et numérique
En matière financière, que sait-on des effets des mesures adoptées ? Par exemple de l’exclusion des banques russes du système Swift ? Et en matière numérique, quelles seraient les conséquences de sanctions face aux ripostes possibles de l’Etat russe? Et face aux réactions du géant chinois ? Lui qui a aussi la volonté d’échapper au monopole américain sur le monde cybernétique ?

Comment la mondialisation va-t-elle évoluer avec le fait de soustraire par actions et réactions un grand pays des multiples toiles qui la constituent ? A ce stade, la question reste sans réponse.
Jacques Ould Aoudia est Économiste et Vice président de l’association franco- marocaine «Migrations et développement ».

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