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Face au stress hydrique, le Maroc adopte une politique proactive et durable

Conscient de la rareté des ressources en eau, le Maroc a mis en place une stratégie hydrique proactive pour exploiter à bon escient, assainir et préserver cette matière vitale, notamment à travers des politiques de sensibilisation en vue de développer une conscience environnementale au niveau national.

Grâce à la vision perspicace de feu SM Hassan II, qui a été confortée sous le leadership éclairé de SM le Roi Mohammed VI, le Royaume a franchi d’importantes étapes dans l’exécution de sa politique hydrique depuis l’Indépendance. Cette politique volontariste, prospective et ambitieuse se base sur la mobilisation des ressources en eau, via la construction de grands ouvrages destinés à stocker l’eau en période d’abondance pour les réutiliser en période de déficit ou dans les régions qui connaissent des pénuries.

La célébration du 23ème anniversaire de l’accession de SM le Roi au Trône de Ses glorieux ancêtres est une opportunité pour revenir sur les Hautes Orientations Royales en la matière. Dans cette optique, SM le Roi Mohammed VI avait reçu en février dernier, à la résidence Royale à Bouznika, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki.

Cette audience s’inscrivait dans le cadre de la Haute sollicitude Royale dont SM le Roi entoure la population du monde rural et toutes les composantes du secteur agricole, notamment au moment où la saison agricole connaît un grand déficit pluviométrique.

Le Souverain avait, à cette occasion, souligné la nécessité pour le gouvernement de prendre toutes les mesures d’urgence nécessaires pour faire face à l’impact du déficit des pluies sur le secteur de l’agriculture.

En Exécution des Hautes Orientations Royales proactives à ce sujet, le programme exceptionnel élaboré par le gouvernement vise à atténuer les effets du retard des précipitations, à alléger l’impact sur l’activité agricole et à fournir l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés.

Sa Majesté le Roi avait donné Ses Hautes instructions pour que le Fonds Hassan II pour le développement économique et social contribue par un montant de trois milliards de dirhams (MMDH) à ce programme, qui nécessitera une enveloppe financière globale estimée à 10 MMDH.

Ce programme audacieux s’articule autour de trois principaux axes, à savoir la protection du capital animal et végétal ainsi que la gestion de la rareté des eaux et l’assurance agricole. Le troisième axe porte sur l’allégement des charges financières des agriculteurs et des professionnels, le financement des opérations d’approvisionnement du marché national en blé et en fourrages, outre le financement des investissements innovants dans le domaine de l’irrigation.

Ce programme a été dicté par un « sévère déficit pluviométrique », avait expliqué le Cabinet Royal, précisant que « cette situation climatique et hydrique impacte négativement le déroulement de la campagne agricole, particulièrement les cultures d’automne et la disponibilité des pâturages ».

Une campagne de sensibilisation pour parer au manque de cette ressource vitale Au Maroc, la sécheresse devrait augmenter progressivement, jusqu’en 2050, sous l’effet d’une baisse de la pluviométrie (-11%) et d’une augmentation des températures (+1,3°C), selon le ministère de l’Agriculture. Elle entraînera une « diminution de la disponibilité en eau d’irrigation de plus de 25% », d’après un rapport du ministère.

Face à cette situation, le gouvernement a pris la décision de lancer une campagne de sensibilisation « Stop au gaspillage de l’eau ». Cette campagne, qui s’étalera sur deux mois à compter du 30 juin, a pour objectif de « tirer la sonnette d’alarme » face à la sécheresse que connaît le Maroc et de faire prendre conscience aux citoyens de l’urgence de la situation. « La campagne s’adresse à l’ensemble de la population, aussi bien aux urbains qu’aux personnes habitant en zone rurale, mais également aux agriculteurs », selon le ministère de l’Équipement et de l’eau.

Outre un cadre juridique et institutionnel approprié qui régit ce secteur, le Maroc dispose à l’aune de ses ambitions de 149 grands barrages d’une capacité totale de plus de 19 milliards de m3, de 16 grands barrages en cours de réalisation, de 136 petits barrages en cours d’exploitation, de 16 ouvrages de dérivation et de transfert d’eau, de milliers de puits et points d’eau, de neuf stations de dessalement d’eau de mer et de 158 stations d’épuration des eaux usées, avait relevé le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka.

« L’ensemble des villes touristiques s’orientent vers ce procédé à l’instar de la ville de Casablanca qui a vu cette année le lancement de son projet en la matière. Il sera procédé au dessalement de l’eau, dans cette ville, à l’horizon 2026-2027, ainsi qu’à Safi (2025) et à Nador », a fait savoir M. Baraka dans une interview accordée en janvier dernier à la MAP.

L’ambition est de taille : mettre en place un total de 20 stations de dessalement de l’eau

En sus, la priorité est accordée à l’irrigation dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) ainsi que dans la stratégie « Génération Green » qui vise à atteindre un million d’hectares d’irrigation goutte à goutte à l’horizon 2030, afin de porter la superficie totale irriguée à 1,6 million d’hectares.

Parmi les mesures prises dans ce secteur, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki avait cité récemment un suivi minutieux de l’évolution de la situation hydrique au niveau de tous les bassins.

M. Sadiki, qui répondait à des questions orales à la Chambre des Représentants, a noté également la priorité accordée à la protection des cultures durables et industrielles, aux graines sélectionnées et à la mobilisation de ressources hydriques supplémentaires.

La politique hydrique du Maroc a été hautement saluée par la communauté internationale et qualifiée de modèle à suivre par d’autres pays. « Les événements récents ont montré que les solutions techniques ne suffisent plus à protéger l’économie contre les chocs climatiques et soulignent la nécessité d’adopter des politiques complémentaires, telles que celles décrites dans le Nouveau modèle de développement, qui permettraient de tenir compte de la véritable valeur des ressources en eau et d’encourager des usages plus efficients et plus raisonnés », avait affirmé, il y a quelques jours, le directeur des opérations de la Banque mondiale (BM) pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel, lors d’une table ronde dédiée à la présentation du Rapport de suivi de la situation économique au Maroc – La reprise économique tourne à sec.

La préservation de cette ressource naturelle limitée demeure aujourd’hui plus que jamais un acte citoyen et de solidarité nationale, et ce pour l’intérêt des générations futures.

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