Société

Les sessions d’habilitation à la vie conjugale contribuent à la stabilité de la société (Ouahbi)

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné, lundi à Salé, l’importance des sessions d’habilitation à la vie conjugale dans la stabilité de la société. Faire bénéficier les époux de « sessions d’habilitation qui les préparent à la vie conjugale, à l’éducation sexuelle, à la santé reproductive et à la planification familiale » contribuera à la stabilité de la société, a affirmé le ministre dans une allocution lue en son nom lors de la cérémonie de signature d’une convention de partenariat tripartite portant sur l’habilitation des jeunes au mariage, entre l’Association marocaine de planification familiale (AMPF), l’Ordre National des Adouls au Maroc et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

De telles sessions ont des retombées positives en ce sens qu’elles aident à « construire des familles saines et assurer leur durabilité » et permettent de réduire l’incidence élevée des divorces parmi les jeunes mariés, a-t-il relevé. Depuis l’entrée en vigueur de la Moudawana, le nombre des actes de mariage a augmenté significativement, passant de 236.574 mariages en 2004 à 269.978 en 2021, a précisé le ministre, imputant cette hausse aux « actions entreprises en termes de sensibilisation aux dispositions de la Moudawana et à la prise de conscience des citoyens quant à l’importance d’authentifier les contrats de mariage pour protéger les droits des époux et des enfants ».

Le ministère de la Justice accorde une attention particulière au mariage des garçons et des filles n’ayant pas atteint l’âge légal, a-t-il indiqué, ajoutant qu’un ensemble de mesures et de procédures ont été prises pour la mise en œuvre optimale des dispositions liées à ce type de mariages. Les efforts engagés pour endiguer le mariage des mineurs, que ce soit par le ministère de la Justice, les autres départements ministériels ou les organisations de la société civile, ont eu des « résultats très positifs », s’est félicité Ouahbi, notant que les statistiques montrent une baisse nette du mariage des mineurs d’une année à l’autre par rapport au nombre total de mariages.

Le ministre a par ailleurs indiqué que les actes de mariage de mineurs qui ont été au nombre de 26.298 en 2017, soit 9,9% des mariages, ont connu une baisse en 2018 pour s’établir à 25.514. La baisse s’est accentuée au cours de l’année 2019 avec un total de 20.738 actes, a-t-il fait savoir, ajoutant que cette tendance à la baisse a été consacrée au cours de l’année 2020 qui a enregistré 12.600 actes, tandis que l’année 2021 a connu une courbe ascendante avec 19.369 actes, ce qui représente 7,2% du total des mariages conclus. Les divorces « Talaq et Tatliq » ont également connu une légère baisse depuis l’entrée en vigueur de la Moudawana, passant de 26.914 divorces en 2004 à 20.372 en 2020, avant de repartir à la hausse en 2021 avec 26.257 actes, a précisé le ministre, ajoutant que les divorces à l’amiable représentent la plus grande part de divorces, passant de 1.860 cas en 2004 à 20.655 en 2021, ce qui représente 77% du nombre total de divorces.

Le ministre a souligné que les cas de Tatliq (divorce judiciaire, à l’initiative de la femme) ont connu une augmentation exponentielle d’une année à l’autre, passant de 7.213 jugements en 2004 à 62.686 en 2021, ajoutant que le pourcentage de jugements de divorce pour discorde (Chikak) constitue 99% du total des jugements de Tatliq rendus. Selon Ouahbi, cette hausse est due à plusieurs facteurs liés notamment aux représentations sur le mariage, la sous-estimation des répercussions du mariage précoce sur la santé physique et psychologique et l’absence de programmes d’habilitation des futurs mariés pour les sensibiliser à l’importance de l’institution du mariage et de la famille. Par ailleurs, le ministre a estimé que la signature des conventions de partenariat sur l’habilitation des jeunes au mariage donnera une forte impulsion à la coopération avec les parties concernées afin de faire bénéficier les futurs mariés de sessions d’habilitation les préparant à la vie conjugale.

Il s’agira aussi d’explorer les voies possibles de coopération pour la préservation de la santé sexuelle et reproductive, comme l’un des Objectifs de développement durable et un droit de l’Homme et ce, indépendamment de la culture des individus, leur religion ou leur milieu social, a souligné Ouahbi, ajoutant que la réalisation de cet objectif passe par l’accès universel des femmes et des hommes aux services de planification familiale et la sensibilisation au rôle qu’elle joue dans la lutte contre les maladies maternelles et infantiles, a conclu le ministre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *